Congo-Brazzaville: les réfugiés d’Impfondo pas du tout rassurés des conditions de leur rapatriement


82% des réfugiés de la RDC à Impfondo sont des femmes et des enfants

Les ressortissants de la RD Congo réfugiés dans le nord du Congo Brazzaville depuis octobre dernier ne sont pas rassurés des conditions de leur retour. Ils l’ont dit au lendemain de l’audience accordée par le président Denis Sassou Nguesso à Mme Louise Mayuma, envoyée de Joseph Kabila à Brazzaville.

A l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat de la République du Congo à Brazzaville, la directrice de cabinet adjointe du président de la RD Congo a lancé un appel à ses compatriotes de la province de l’Equateur de rentrer au bercail, estimant qu’il n’y avait plus des raisons de poursuivre leur séjour sur le territoire de la République du Congo, à Impfondo.

Les concernés ne sont pas de cet avis.

D’après eux, les conditions de leur rapatriement ne sont pas encore favorables. Jean Bisanga, responsable d’une soixantaine d’écoles des enfants réfugiés de la RD Congo conforte cette position :

Personne n’est prêt à rentrer. Nous vivons l’insécurité de l’Equateur depuis ici. Les militaires que le gouvernement a envoyés ne circulent que sur l’Oubangi. Ils ne vont pas dans les forêts où se trouvent les insurgés. Nous disons non.

Pour lui, il faudra encore deux ou trois ans pour voir les réfugiés congolais rentrer au bercail.

Même réticence côté HCR qui éprouve déjà beaucoup de difficultés pour accéder à certains sites comme celui de Liranga. “Nous n’avons pas été contactés par les autorités de la RDC à ce sujet. Nous ne croyons pas que les confitions soient déjà réunies pour le retour de ces réfugiés”, a déclaré à Radio Okapi un responsable du bureau du HCR à Impfondo qui a requis l’anonymat.

Contacté, Paul Ndaytourou, nouveau représentant du HCR au Congo Brazzaville, s’est montré réservé.

Pour rappel, 82% des réfugiés de la RD Congo au nord du Congo Brazzaville, à Impfondo, sont des femmes et des enfants.

Dongo se repeuple petit à petit

En revanche, environ 8000 personnes de 22000 qui avaient fui les affrontements à Dongo sont rentrées dans cette cité, selon un rapport d’une mission mixte des agences des Nations Unies.

Celle-ci s’était rendue du 11 au 14 mars dernier à Bokonzi et Dongo où elle a pu observer des mouvements de retour des populations dans la région.

Un communiqué du bureau des Nations Unies chargé de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) l’a affirmé.

Selon ce communiqué, les retournés ont besoin d’un appui en articles non alimentaires, abris et assainissement.

Ils ont également besoin du renforcement de leurs capacités de production agricole et de pêche.

Une précision: ces retournés proviennent des localités environnntes et d’un campement du Congo Brazzaville, en face de Dongo.