L’Avenir: Mobutu Nzanga révoqué. Pour le gouvernement, un bon débarras


François Mobutu Nzanga, président de l'Union des démocrates mobutistes

Revue de presse du vendredi 11 mars

L’Avenir, à l’instar de plusieurs tabloïds kinois, annonce le limogeage du vice-premier ministre chargé du Travail et prévoyance sociale.

L’ordonnance révoquant le vice premier ministre Nzanga a été signé mardi 8 mars et lu à la RTNC jeudi.

De ce fait, estime le journal, le chef de l’Etat remet en cause l’alliance conclue en 2006 et confirme l’imminence du remaniement du gouvernement.

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Selon ce quotidien, l’ordonnance du Chef de l’Etat est venue, en fait, régulariser une situation de fait créée par François Mobutu Nzanga.

Le leader de l’Union des mobutistes (Udemo) qui, depuis des mois, a brillé par des absences à la suite d’un déplacement prolongé en dehors du pays. Dans une certaine opinion, Mobutu Nzanga aurait choisi ce dernier moment pour se repositionner en prévision des élections de 2011.

Le quotidien fait état d’une rumeur qui circulait déjà dans le pays. Selon laquelle, en l’absence de Jean-Pierre Bemba détenu à La Haye, Mobutu Nzanga ambitionnerait de s’offrir l’électorat du leader du MLC. Pour ce journal, «les raisons du départ de Nzanga sont à chercher ailleurs, notamment dans son incapacité de fournir un bilan personnel. Car, de l’avis de ceux qui ont eu à travailler avec lui, Mobutu Nzanga a brillé par une certaine incapacité de se mettre à la hauteur de ce qu’on attendait de lui.”

Africa News revient également sur ce limogeage en évoquant, par contre, d’autres raisons. Mobutu Nzanga est écarté du gouvernement pour «indiscipline et insubordination.» Son péché, explique le journal, c’est d’avoir passé de longs mois en dehors de son poste de travail. L’homme a quitté le pays en marge de la création du cardinal Monsengwo au Vatican, le 20 novembre 2010.

Son limogeage intervient le jour même de son retour au pays. Africa News raconte alors, minute par minute, le film de la chute de celui qui trônait jusque là au ministère du Travail et de la Prévoyance sociale : jeudi 10 mars 2011 à 18 h30, Nzanga Mobutu atterrit à l’aéroport international de N’djili à bord d’un vol régulier d’Air France. Vers 19 h15, il débarque à sa résidence de la Gombe. Quarante cinq minutes après, sa révocation du gouvernement est officiellement annoncée au cours du journal télévisé de 20 heures sur la RTNC.

«Adieu l’alliance AMP-UDEMO: Nzanga Mobutu chassé du gouvernement ! » s’exclame La Prospérité. Triste nouvelle tout de même, à en croire ce journal, pour un fils Mobutu rentré hier en catastrophe, à Kinshasa, la capitale.

« Il traînait encore sur le chemin de l’aéroport lorsque la décision de Joseph Kabila est tombée, comme un couperet, sur sa tête. « Nzanga déchu », « Nzanga chassé », « Nzanga révoqué », « Nzanga exclu » ou encore « Nzanga ingrat », a-t-on entendu hier, au crépuscule. Plus tard, c’est la RTNC qui a tranché. C’en est donc fini. Adieu l’amour ! Adieu l’alliance !!! L’AMP – l’Udemo, c’est la rupture totale. Le tissu de confiance politique est déchiré, à tel point que les lambeaux seront simplement jetés au feu » écrit La Prospérité.

«Mobutu Nzanga enfin révoqué du gouvernement,» annonce L’Observateur.

L’ordonnance portant sa révocation est ainsi venue mettre un terme aux spéculations et divers commentaires suscités par l’absence prolongée de l’intéressé au pays.
Par ailleurs, poursuit le quotidien, avant cette absence prolongée, à certaines occasions dans la presse, le vice-Premier ministre François Joseph Mobutu Nzanga a pris des positions qui s’écartaient significativement des points de vue de la majorité.

Le Phare s’intéresse à la conférence organisée Johannesburg par l’Institut sud-africain pour le dialogue global à l’intention des les représentants de l’opposition politique, de l’AMP et de la société civile congolaises.  « L’AMP et l’opposition d’accord sur un constat : le climat politique est malsain en RDC.» La rencontre a effectivement démarré hier jeudi sous le thème : « Participation à la vie politique en RDC » Lors du débat général, rapporte le journal, les participants ont mis en exergue le climat malsain qui prévaut en RDC.

Pour l’opposition, cela est dû aux obstructions à la liberté de mouvement, de parole, de réunion, mais aussi à la révision unilatérale de la constitution et à l’insécurité entretenue par le pouvoir en place. Par contre, d’après Le Phare, l’AMP ampute ce climat politique malsain aux mains noires qui entretiennent l’insécurité, aux ennemis du peuple congolais et tous ceux qui ont peur des élections.