Le Phare : « Les tirs des casques bleus sur le M23 ont un but dissuasif »

Bunagana, Nord Kivu, le 23 mai 2012, les casques bleus indiens de la Monusco avec leur blindé dans la cité de Bunagana avant sa chute entre les mains des mutins du M23. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Revue de presse kinoise du jeudi 26 juillet 2012

Le Phare s’intéresse encore ce matin à la situation qui prévaut dans l’Est du pays. Le quotidien indique que la population congolaise ne cesse de s’interroger sur l’apport exact de la Monusco aux Forces armées de la RD Congo (FARDC) dans les combats à l’Est du pays.

Selon le porte-parole militaire intérimaire de la Monusco, Thibaut De Lacoste, rapporte le Phare, les tirs avec les hélicoptères à Rutshuru le mardi 24 juillet 2012, avaient pour but de dissuader les éléments de M 23 d’avancer et de mener leurs actions.

Citant l’officier militaire onusien qui s’est exprimé lors de la conférence hebdomadaire des Nations unies, le confrère affirme que la Monusco n’apporte pas d’appui aux FARDC, sa mission est de les soutenir, c’est-à-dire d’apporter un appui indirect, surtout sur le plan de la logistique.

Hier, bien avant le début de la conférence de  presse de la Monusco, écrit le journal, le M23 venait de lancer une nouvelle attaque autour de Rutshuru à laquelle se sont opposées les FARDC.

Le porte-parole militaire de la Monusco aurait signalé que les unités de la brigade du Nord-Kivu de la Monusco assuraient la protection des civils dans la ville en imposant leur présence avec tous les moyens disponibles, s’exposant parfois à des tirs directs des combattants du M23.

L’Observateur revient aussi sur les combats qui opposent à nouveau les militaires et les rebelles. « Nord-Kivu : FARDC et M23 s’affrontent à nouveau à Rutshuru », titre le journal.

Au cours de ces nouveaux affrontements, dont on avance encore aucun bilan, signale le quotidien, les FARDC sont appuyées par les casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) qui a mis à contribution ses hélicoptères de combat.

Les casques bleus de la mission onusienne pilonnent les positions du M23 dans les collines surplombant les quatre localités : Kiwanja, Rutshuru-Centre, Kalengera et Rugari, où se déroulent ces violents combats.

A Rugari, environ 40 km de Goma, note le quotidien, les FARDC ont réussi mardi 24 juillet à déloger les rebelles et seraient actuellement en progression vers Rumangabo, 50 km de Goma, pour notamment assurer son contrôle, selon un officier militaire engagé dans cette contre-offensive cité par radiookapi.net.

Le journal indique que des hélicoptères des Nations unies sont de nouveau intervenus dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après l’attaque des rebelles du M 23  qui a  provoqué d’importants mouvements de population. Cette intervention a été motivée par des “attaques contre des populations civiles”, selon Mamodj Mounoubaï, porte-parole de la Monusco.

Le Potentiel indique, de son coté, qu’avec la progression du M23 à Rusthuru, « Le projet «Congo Oriental» en marche ».

Le quotidien annonce que le M23, appuyé par le Rwanda, vient de reprendre le contrôle de Rutshuru-centre. Cette progression confirme davantage les vraies intentions de cette guerre de prédation ayant causé la mort de plus de 9 millions de Congolais.

Récemment, dans une conférence de presse, relève le Potentiel, le M23 est revenu abondamment sur l’expression «Congo Oriental» qui, selon le journal, est aussi embouchée par des puissances occidentales et des multinationales anglo-saxonnes très intéressées.

De son coté, La Tempête des Tropiques revient sur le sit-in organisé par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) hier mercredi devant l’ambassade de France à Kinshasa. La consœur avance que c’est au cours de cette manifestation que « Le mémo de l’UDPS à François Hollande remis hier ».

Le journal rapporte que la délégation du parti d’Etienne Tshisekedi a été reçue par le directeur de cabinet de la ministre française déléguée à la Francophonie qui aurait affirmé que Yamina Benguigui, qui est arrivée hier à Kinshasa, va rencontrer toutes les sensibilités politiques de la RDC « avant de faire rapport à qui de droit ».

Pour sa part, Forum des As n’apprécie pas la démarche de l’UDPS, qui sollicite la délocalisation du XIVème sommet de la Francophonie, prévu à Kinshasa.

Le journal écrit que cette démarche ne peut que susciter mépris et indignation.

Ce rendez-vous international aura des retombées économiques certaines qui vont profiter au pays. Et, sur le plan diplomatique, il va assurer la visibilité de la RDC au monde, commente le quotidien.

Curieusement, s’indigne le confrère, l’UDPS tend à rattacher ce sommet au régime Kabila, alors que c’est une affaire nationale.

«On est opposant à un régime et non au pays », conclut Forum des As.

Toujours au sujet du sit-in du parti d’Etienne Tshisekedi, La Prospérité note que sur les banderoles que brandissaient les combattants de cette formation politique au devant de la représentation française en RD-Congo, l’on pouvait lire : ‘‘non à la francophonie, non à la balkanisation du pays…’’.

Profitant de l’arrivée à Kinshasa de l’envoyée de François Hollande, en la personne de Mme Yamina Benguigui, Ministre Française Déléguée à la Francophonie, écrit la consœur, l’UDPS entend envoyer un signal fort au Président Français.

Le journal fait remarquer cependant que pour Paris, a fait savoir Mme Benguigui, ce Sommet doit se tenir.

« Nous avons demandé des gestes importants au niveau des droits de l’homme, nous ne ferons pas d’ingérence. C’est à la RDC de trouver ces gestes », a déclaré la ministre française citée par le journal.

Toutefois, quant à la venue du président français à Kinshasa, aucune décision, affirme-t-on à l’Elysée, n’a été prise.