Le Potentiel : « Kinshasa accepte pieds et mains liés de négocier avec le M23 »

(De g.à.d) Les présidents du Rwanda Paul Kagame, de l’Ouganda Yoweri Museveni et de la RDC Joseph Kabila à Kampala, mercredi 21 novembre, ont exigé au M23 de se retirer de Goma. Ph. Droits tiers

Revue de presse kinoise du 26 novembre 2012

Les journaux kinois reviennent largement sur les recommandations de la dernière réunion de la Conférence internationale des Grands lacs (CIRGL) sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Les chefs d’Etat des Grands lacs ont demandé au M23 de se retirer de Goma dans un délai de 48 heures, ultimatum qui expire ce lundi.

Pour le Potentiel, les pressions militaires, ravivées avec la chute de Goma, et diplomatiques, activées au sein de la CIRGL, ont eu raison de l’intransigeance de Kinshasa, qui accepte finalement de mener des négociations directes avec le M23.

« De toute façon, il ne pouvait pas en être autrement au regard de la situation sur le terrain militaire, totalement défavorable à Kinshasa », commente un observateur de la scène politique de la région des Grands Lacs cité par le journal.

Kinshasa a certes accepté de négocier avec le M23, mais il oublie jusqu’alors les revendications exactes du mouvement rebelle, estime le confrère, expliquant qu’au fur et à mesure de ces conquêtes militaires, le mouvement rebelle a profondément revu son cahier des charges qui ne limitent plus aux seuls accords du 23 mars 2009 (signés à Goma), lesquels justifiaient son action au départ.

Pendant ce temps à Kinshasa, note le Potentiel, l’on se félicite des conclusions du 5ème Sommet de Kampala, particulièrement avec la perspective du déploiement de la Force neutre internationale dont le commandement a été confié à la Tanzanie. Mais, pour la rendre véritablement opérationnelle, les pays de la CIRGL doivent réunir un montant de 100 millions.

Forum des As fait une autre lecture de ces recommandations: « Kinshasa- M23, Oui à l’évaluation et non aux négociations ».

Le journal constate que même l’opinion congolaise à Kinshasa est aussi divisée à ce sujet. D’un coté, ceux qui préconisent les négociations directes Kinshasa-M23, de l’autre ceux qui s’y opposent énergiquement.

Pour le deuxième camp, commente le confrère, il est un non-sens d’envisager des négociations. Il faut, selon ce quotidien, envisager l’évaluation des accords du 23 mars 2009.

Forum des As indique que les opposants à la négociation invitent à s’interroger sur les acquis.

La Prospérité : « Kabila accepte l’évaluation, le M23 doit quitter Goma »

Des avancées, il y en a eu, affirme le journal. Pour le confrère, Joseph Kabila qui était au front pour ramener la paix à l’Est, a accepté de réexaminer, non pas les exigences du M23, mais l’application de l’accord conclu avec les groupes armés du Nord-Kivu en 2009, à un moment où le M23 n’existait même pas et à en corriger les failles, le cas échéant.

A l’actif de Kabila Kabange, le journal retient également le fait que les Chefs d’Etat de la CIRGL ont demandé au M23 de quitter Goma dans 48 heures, soit au plus tard ce lundi 26 novembre 2012, à minuit.

Pour sa part, ajoute le quotidien, le M23 a obtenu de cette réunion, le droit d’être écouté et admis comme interlocuteur, pour conjurer la crise au Nord-Kivu et, enfin, de positionner une partie de ses troupes à l’aéroport de Goma. Notons qu’à la fin du Sommet, une délégation du M23 conduite par Jean-Marie Runiga a été présentée à Joseph Kabila. Il n’a pas été question, comme l’a soutenu la rébellion, des discussions en aparté entre le Raïs et Runiga.