La Prospérité : « La tête de Matata de nouveau recherchée ! »

Matata Ponyo Mapon, Premier ministre de la RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

 Revue de presse du lundi 15 avril 2013

La Prospérité revient sur la motion de défiance déposée contre le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo par le député Jean-Baudouin Mayo, jeudi 11 avril dernier, au bureau de l’Assemblée nationale.
Le journal indique que la motion avait été retirée par son initiateur le 1er avril 2013 pour n’avoir pas recueilli le nombre requis de signatures, soit cent sur cent vingt-cinq. Le député Mayo l’avait lui-même annoncé lors d’une conférence de presse. Il avait alors indiqué que son groupe parlementaire avait décidé de suspendre la motion, pour se tourner vers d’autres initiatives de contrôle parlementaire.
Cette fois-ci, cent trente-sept députés nationaux auraient apposé leur paraphe sur le document.
Mais, qu’est-ce qui peut être à la base de ce changement brusque, se demande La Prospérité.
Pour maints observateurs, c’est sans nul doute la dynamique de la salle, avec la reprise des plénières, chaque député rapportant ce qu’il a vu et entendu dans sa circonscription électorale au point que certains ont été persuadés de la nécessité de défaire l’Exécutif national, répond le quotidien.

A ce sujet, Le Potentiel pensent que la casse politique congolaise est partagée « Entre les progrès et les intérêts individuels ».
La motion de défiance contre Matata Ponyo suscite des passions en tous genres, note le quotidien. Le Potentiel note que Matata dérange au point de bousculer certains intérêts au sein même de sa propre famille politique.
Le journal explique que les méthodes du premier ministre font mal, surtout dans les rangs de ceux qui ont pris l’habitude d’être nourris aux mamelles de la République.
En fondant sa gestion sur la rigueur, Matata Ponyo ne pouvait que s’attirer des ennuis de part et d’autre. Il a fait bouger les lignes dans tous les domaines de la vie nationale au grand dam des fossoyeurs de la République.
Le quotidien pense que les députés devront faire un choix entre les bases du progrès et de la bonne gouvernance, désormais perceptibles, et des intérêts partisans, sans ancrage dans la population.
Même sujet à la une de L’Avenir qui prédit : « Matata reste : la motion n’a pas de chance d’aboutir ».
Le quotidien estime qu’au-delà des 137 signatures récoltées, il sera difficile que ladite motion débouche sur la déchéance du gouvernement. Obtenir les deux tiers des voix des élus du peuple n’est pas une mince affaire pour que Matata Ponyo et son équipe tombent avant même les concertations annoncées par le Chef de l’Etat.
Reprenant ce que dit la Constitution en son article 146, la motion de censure contre le Gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un quart des membres de l’Assemblée nationale. Le débat et le vote ne peuvent avoir lieu que 48 heures après le dépôt de la motion. Un vote à la majorité absolue, soit les 2/3 des 500 membres composant l’Assemblée nationale.

Or, poursuit L’Avenir, dans l’hémicycle du Palais du peuple, la Majorité présidentielle est constituée de plus de trois cents cinquante députés nationaux. Ce qui implique que pour faire tomber un gouvernement avec cette Majorité, il faudrait un revers de médaille qui aura pour conséquence la perte de la Majorité parlementaire; celle-ci aura basculé du côté de l’Opposition.
Si la Majorité veut rester au pouvoir, elle a le devoir de démontrer ce que le gouvernement fait et le soutenir parce qu’ « il est irrationnel de défaire sa propre structure gouvernementale par la volonté et les lubies de l’opposition dont les stratagèmes n’ont pas tari », conclut L’Avenir.