Le Potentiel : « Zone tampon autour de Rutshuru, le piège »

Revue de presse kinoise du mercredi 18 septembre 2013

Les pourparlers de Kampala font la une de plusieurs journaux parus ce mercredi à Kinshasa. Le facilitateur de ces discussions le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, a rouvert la session de reprise des discussions le mardi en présence des délégués de deux parties.

Le Potentiel renseigne que le M23 multiplie des exceptions dans le but d’éloigner davantage l’espoir d’un accord pour le retour de la paix.

Le journal croit déceler la dernière trouvaille de la rébellion est la création d’une zone tampon autour de Rutshuru, territoire passé sous son contrôle depuis plus d’une année.

Le journal explique qu’une zone tampon est une zone située entre deux entités géographiques ou biogéographiques. Elle peut lier ou séparer les deux entités. Ses objectifs peuvent être politiques ou autres.

Dans le cas du M23, poursuit le quotidien, c’est une façon de se préserver contre une attaque éventuelle des Forces armées de la RDC ou de la Brigade d’intervention des Nations unies.

Pour le Potentiel, une zone tampon autour de Rutshuru consacrerait un no man’s land où les agresseurs de la RDC, particulièrement le Rwanda et l’Ouganda, vont se livrer à cœur joie au pillage des ressources du sol et du sous-sol congolais.

Le journal croit également savoir que la rébellion cherche à gagner du temps, qu’il mettra à profit  pour se réorganiser après les revers subis de la part des FARDC soutenues par la Brigade de la Monusco.

De son côté, la Prospérité rappelle qu’il s’est passé exactement 12 jours, depuis que le 7ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CIRGL a recommandé au Gouvernement et au M23 de reprendre et, surtout, de clôturer, endéans 14 jours,  les discussions de Kampala.

Le facilitateur a rappelé aux deux délégations que  ce dialogue qui a débuté le 9 décembre 2012, dure depuis 9 mois. Le quotidien croit savoir que le ministre ougandais a expliqué aux deux parties qu’il devenait crucial d’y  mettre rapidement un terme, d’autant plus que le délai accordé par le 7ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL est presque terminé.

Crispus Kiyonga aurait donc exhorté le Gouvernement, via Raymond Tshibanda et le M23, via M. Abandi, à travailler encore dur et finir dès que possible.

Pour sa part, l’Avenir estime que le projet d’ordre du jour présenté aux deux parties par la facilitation est vidé de sa substance.

A en croire le quotidien, ce projet d’ordre du jour comporte dix points, dont la libération des prisonniers, la transformation du M23, le retour et la réinstallation des refugiés et des déplacés internes, les biens expropriés, la réconciliation nationale et justice, la commission d’enquête indépendante, la gouvernance et réforme socio-économique, la mise en œuvre des conclusions de la revue de l’accord de paix du 23 Mars 2009, la déclaration de la zone sinistrée et le mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation.

A scruter de près l’ordre du jour tel que proposé par le Facilitateur, commente le journal, il s’avère qu’il est vidé de toute sa substance dans la mesure où plusieurs points avaient déjà été rencontrés par Raymond Tshibanda, dans sa réplique à la déclaration du M23 le 17 janvier 2013.