Le Potentiel : « L’opposition en RDC est loin de rassurer »

Des opposants lors d’une rencontre politique e avec des membres de la société civile le 31/03/2014 dans la salle Fatima à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse kinoise de lundi 7 avril 2014.

La presse kinoise parue lundi 7 avril s’est intéressée à deux sujets majeurs : la clôture de la convention de l’opposition et la vente de la carte sim à 50$.

Concernant la clôture de la convention de l’opposition à l’approche du démarrage du cycle électoral 2014-2016 en RDC, Le Potentiel qui titre en pages intérieures : «L’opposition en RDC est loin de rassurer » note que l’opinion  s’inquiète de «l’inconstance» qui caractérise cette classe politique congolaise ces derniers temps.

Une attitude qui ne rassure pas, écrit le quotidien.

Dans ses lignes intérieures, Le Potentiel écrit : « Tout en reconnaissant la liberté d’opinion dont jouit chaque citoyen, l’heure  doit, en principe, être à l’union d’esprit et à travailler à la conjugaison des efforts  si l’on tient à conquérir le pouvoir aux prochaines échéances. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Le constat qui se dégage plutôt est que l’opposition congolaise a failli à sa mission de défense des intérêts du peuple. L’esprit de lucre guide de plus en plus ses actions. Certains de ses ténors, ayant un pied dedans, un pied dehors, émergent dans des coalitions complices du régime en place. Une telle attitude ne peut augurer un avenir meilleur ».

Du 31 mars au 3 avril 2014, la plate-forme sociopolitique « Sauvons la RDC » vient  d’organiser à Kinshasa sa première convention. Les 59 résolutions qui, pour les partis d’opposition présents à ces assises, constituent notamment une feuille de route électorale qui va de mai 2014 au 20 décembre 2016, auront-elles  de l’impact ?

Le quotidien craint que cela ne se réalise pas, car tout en adhérant à la plate-forme sociopolitique « Sauvons la RDC », certaines formations politiques se déclaraient non concernées par les résolutions qui allaient être prises à l’issue des travaux.

Sur cette convention, La prospérité est restée sur un : « Goût d’inachevé ! ».

Entre les lignes, la lecture des conclusions de la première convention de « Sauvons la RDC », dévoilées  jeudi 3 mars dernier laisse un arrière goût d’inachevé, estime le quotidien.

Quand la plateforme sociopolitique « Sauvons la RDC », manœuvrée par le trio Vital Kamerhe, Martin Fayulu et Christopher  Ngoy, s’arrête à exiger « un dialogue sincère, vrai et inclusif », pour mettre fin à une « crise de légitime des institutions de la République », cette motivation parait trop simpliste, si pas artificielle, commente le quotidien.

La Prospérité ajoute : « A la limite, elle souffrirait d’une carence du « pourquoi ». Carence d’explications sur les vrais objectifs de s’abriter, pour une énième fois, sous l’arbre à palabre politique en RD. Congo. Carence d’explications sur l’opportunité et la faisabilité d’une telle démarche, sans qu’elle ne puisse impacter négativement sur le cours normal du fonctionnement du pays. Puis, carence d’explications sur l’intérêt général du peuple congolais ».

Et pendant ce temps, « Jean-Lucien Busa demande aux membres de l’opposition de démissionner », peut-on lire dans les colonnes du journal Le Phare.

Le président du Courant des Démocrates Rénovateurs (C.DE.R), Jean Lucien Bussa propose aux partis politiques de l’opposition représentés à la Commission Electorale Nationale Indépendante de retirer leurs membres de cette institution d’appui à la démocratie au cas où son président, l’Abbé Malumalu maintiendrait son plan de révision constitutionnelle, selon le quotidien qui poursuit :

« L’élu de Budjala a  fait cette suggestion au cours d’un point de presse qu’il animé le samedi 5 avril 2014 au siège de son parti, dans la commune de Kasa-Vubu ».

Une carte sim à 50$

Le Phare note à ce sujet : «Vers le retour à l’Etat-Télécel : une carte SIM à 50 $» !

La maximisation des recettes de l’Etat en vue de la modernisation du pays reste le leitmotiv du Gouvernement. Après la TVA, le Guichet unique et autres réformes, une proposition du ministre des PT & NTIC, est à l’ordre du jour pour ce faire : 50 $ pour une carte SIM, comme aux Etats-Unis et à Singapour, rapporte Le Phare.

Cet article signé par un « correspondant particulier » démontre que l’affirmation selon laquelle une carte SIM reviendrait à 50 $ US aux USA est infondée.

« Des éléments en notre possession permettent de préciser que la carte SIM délivrée par «ATT», qui est le deuxième plus grand réseau de téléphonie cellulaire aux USA – le premier, Verizon, ne délivrant pas de SIM – est gratuite. Il en est de même de «LYK-Mobil» qui délivre également la SIM gratuitement quand on achète un plan avec elle. Le troisième plus grand réseau de téléphonie cellulaire, à savoir P-Mobile vend pour sa part la SIM à 10$ US. Tout cela est vérifiable sur internet », soutient l’auteur de l’article.

« Arnaque », selon Le Potentiel qui écrit à sa une : « carte sim à 50 USD : du feu dans les télécoms ».

Le quotidien s’interroge : Comment a-t-on pu envisager pareille projection dans un pays où le taux de pénétration du mobile dans la population ne serait que de 30% ?

Dans sa réponse, il note que comparés aux pays de la région comme le Congo Brazzaville, avec un taux qui est le double de la RDC et le Gabon qui aligne le triple, la justesse de l’initiative du ministère des PTNTIC interpelle. D’aucuns pourraient le créditer de bonne foi, mais la science sur le marché des télécommunications n’est pas maîtrisée.

En fait, vendre une carte SIM à valeur CIF (On parle d’itinérance mobile lorsque les abonnés utilisent leur téléphone mobile ou, plus particulièrement, la carte SIM, c’est-à-dire la carte d’identification des abonnés, sur un réseau mobile différent) de 4 dollars à 500 FC est un coût financé par l’opérateur à plus de 3 dollars américains. Cette action devient rentable dès que le nouveau client est fidélisé. Il consomme et demeure longtemps sur le réseau. Ce qui a pour effet de créer une marge bénéficiaire pour l’opérateur, signale Le Potentiel, qui ajoute : « En outre, la marge des opérateurs n’est constituée que de deux provenances : les nouveaux clients qui augmentent le revenu et indirectement, la marge en cas de fidélisation rentable et l’augmentation de la consommation  d’anciens clients. C’est qu’une augmentation agressive de l’accès à la SIM va freiner les acquisitions et créer, à coup sûr, une difficulté réelle de rentabilité et d’amortissements des investissements ».

Et de conclure : « En conséquence, la recette miracle du ministère des PT-NTIC est une démarche qui rame à contre courant du fait que l’inévitable baisse des flux impactera négativement sur les recettes ».