Forum des As : «Opposition ou majorité, l'Opposition Républicaine doit choisir»

Léon Kengo wa Dongo, Président du Sénat congolais le 23/01/2015 à Kinshasa lors de l’adoption de la loi électorale. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de la presse kinoise du 28 janvier 2015

L’Opposition républicaine (OR), plate-forme politique dirigée par le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, est appelée à choisir un camp entre la Majorité présidentielle et l’Opposition. C’est la Une de Forum des As et de La Prospérité.

Sous le titre, «Opposition ou majorité, l’Opposition Républicaine doit choisir», Forum des As affirme que la question de la position de l’OR est «sur toutes les lèvres au moment où l’on s’attendait à ce que les opposants qui ont rejoint la Majorité fassent cause commune comme cela se fait généralement au nom de la solidarité gouvernementale».

Selon le journal, en acceptant de partager des postes au sein du Gouvernement dirigé par le camp de la Majorité présidentielle, cette plate-forme hérite, non seulement de l’actif, mais aussi du passif du pouvoir en place, en étant solidaire avec la Majorité.

«Mais, les hommes de Léon Kengo donnent en tout cas l’impression de jouer aux opposants tout en faisant partie du Gouvernement », affirme le quotidien, rappelant que «pour qu’ils soient au Gouvernement, Joseph Kabila a dû sacrifier plusieurs de ses proches et partenaires politiques».

La Prospérité, de son côté, estime que, «moins solidaire envers la Majorité : L’Opposition Républicaine en mauvaise posture!».

Le journal parle d’une «position d’indélicatesse » dans laquelle se trouverait cette plate-forme politique.

«Vilipendée par ses anciennes alliées de l’Opposition parlementaire et extraparlementaire, la plateforme dont Léon Kengo est l’Autorité morale, fait l’objet de  critiques les plus acerbes de la part de ses nouveaux partenaires au Gouvernement de cohésion nationale », explique-t-il.

Et le nœud du problème : «Toute la bataille engagée autour de  l’alinéa 3 de l’article 8 de la loi électorale, par les sénateurs et députés ».

Cette circonstance aurait permis, selon le quotidien, à certains  analystes de la scène politique et à la Majorité de découvrir l’indifférence de l’Opposition Républicaine envers la Majorité.

Normalement, «l’OR ne devait ni se soustraire, ni s’effacer, comme il en a été le cas, pendant ces temps agités », soutient le canard.

Le journal du groupe L’Avenir, titre pour sa part : «Vote de la loi électorale : J. Kabila désamorce la crise ».

Selon le journal, «la République démocratique du Congo aurait frôlé une crise grave pendant les trois jours de troubles, n’eût été l’instruction ferme et claire du Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange».

Selon lui, c’est le Président de la République qui, en tant que garant de la nation, a voulu que le parlement rencontre la volonté du peuple qui s’est exprimé dans la rue
«Celui que les Congolais dans leur majorité ont élu aux suffrages de 2011 l’a fait au moment opportun, mais dans le respect des compétences respectives de chaque chambre législative. Cette réponse du Chef de l’Etat au cri du peuple est au-delà plus importante que la demande de ceux qui voulaient qu’il s’adresse au peuple congolais en général, et aux Kinois en particulier. Et ceci, à l’instar des notables de Beni, dans la province du Nord-Kivu et de ceux de Lubumbashi, dans la province du Katanga», estime le confrère.

Enfin, Le Phare de son côté, jette des fleurs au peuple sous le titre: «Referendum, révision constitutionnelle, loi électorale : le Congolais «BMW» efface le tableau ».

Pour le journal, «le peuple congolais vient d’écrire une nouvelle page de son histoire lord des journées du 19, 20, 21, 22 et 23 janvier 2015 » durant lesquelles, «comme il y a 56 ans et 23 ans, le sang a encore coulé pour obtenir des hommes au pouvoir la libération de l’espace politique ».

«Cette nouvelle page d’histoire, ayant pour enjeu majeur le refus du souverain primaire de cautionner un énième tripatouillage de la Constitution, a dû s’écrire en termes de morts, blessés, arrestations et pillages en raison de l’entêtement des « faucons » de la Majorité présidentielle d’opérer coûte que coûte un passage en force », affirme le quotidien.

A travers ce soulèvement, le journal estime que le peuple a effacé la caricature légendaire du Congolais «BMW» (Beer, Money, Woman) esclave de la bière, de l’argent et du sexe pour réaliser, sur laquelle comptaient «les architectes de la tentative de contournement de la loi fondamentale et partant du glissement du mandat présidentiel» pour réaliser en douceur leur «coup d’Etat constitutionnel». ​