Santé : le choléra à Goma

Environ 150 cas sont signalés en une semaine. La commercialisation d’eau non potable du lac Kivu par des cyclistes et par des camions citernes serait à l’origine de l’épidémie. La Regideso, entreprise nationale de fourniture d’eau potable, décline toute responsabilité dans ce dossier même si la ville connaît un sérieux problème de pénurie d’eau potable, note radiookapi.net

Au bord du lac Kivu, un groupe de cyclistes puisent chaque jour de l’eau non traitée. Ils la revendront plus tard, plus cher que celle de la Regideso. Un bidon de 20 litres coûte 100 Fc.

Les vendeurs sont néanmoins conscients de l’eau non potable qu’ils commercialisent. Mais ils estiment qu’ils n’ont pas d’autre choix. La Regideso ne fournit plus de chlore aux points d’approvisionnement d’eau près du lac Kivu. Ils sont obligés de vendre l’eau impure du lac.

Ainsi, les consommateurs des quartiers Katoy, Himbi ou Ndosho disent qu’ils sont trompés. «A la saison sèche, les cyclistes puisent l’eau du lac. Comme il y a pénurie, nous sommes obligés d’en acheter. Ils viennent ici nous tromper en présentant cette eau comme le produit de la Regideso. Lorsque nous la buvons, nous constatons la différence», témoigne un habitant.

Les conséquences de l’eau consommée sont graves. A l’inspection provinciale de la santé, on a enregistré plus de 150 cas de choléra en une semaine. Selon Marc Amundala, infirmier titulaire du centre de santé Albert Baltel, la population consomme de l’eau non traitée. La difficulté majeure est l’approvisionnement en eau potable, dit-il.

Les responsables de la Regideso à Goma disent quant eux qu’ils contrôlent leur usine de traitement d’eau ainsi que les bornes fontaines. Mais d’autres activités de commercialisation d’eau échappent à leur contrôle. Toutefois, ils reconnaissent la baisse de la quantité d’eau fournie par leur entreprise à la population. Ils ajoutent aussi que c’est le manque d’énergie électrique qui est à la base de ce problème.