Kaniama Kasese : les 264 ex-«shégués» de Kinshasa tournent les pouces

Une délégation mixte Monuc -Agences des Nations Unies a visité le centre pilote de Kaniama Kasese au Katanga où 264 jeunes de la rue (ou “shégués”) pris à Kinshasa au mois de novembre dernier, ont été déployés en vue d’y suivre une formation de bâtisseurs. Le constat fait par la délégation est plutôt amer. Faute d’assez de moyens financiers et logistiques pour répondre aux besoins de leur encadrement professionnel, ces jeunes kinois tournent encore les pouces au centre, rapporte radiookapi.net

Ils sont les premiers à se plaindre. La formation pour laquelle ils ont été déportés tarde à venir. A cela s’ajoute le fait que toutes les conditions de vie ne sont pas réunies au centre de Kasese. Timba Malu, l’un d’eux témoigne: “Il y a une grande différence entre la vie menée à Kinshasa et celle d’ici. Il n’y a pas d’eau au centre. Nous utilisons souvent l’eau des pluies stockée dans les tanks. Lorsqu’il ne pleut pas, nous avons des problèmes. Nous mangeons le fufu aux haricots ou au poisson salé. Il n’y a pas de courant. Maintenant que nous sommes sur terrain, où sont les machines? On nous a dit qu’il y aura des nouvelles jeeps, où sont-elles? Où est l’atelier pour la cordonnerie? On n’en voit pas. Tout ce que nous voyons ici n’est qu’épaves. Nous voulons travailler. Dès le matin, nous sommes soumis aux exercices physiques. Après, nous faisons la course, puis nous mangeons, et enfin, nous allons au lit. Nous n’apprenons rien, nous n’évoluons pas. »

Pour rappel, les 264 bâtisseurs de Kasese sont des vagabonds arrêtés à Kinshasa le mois dernier sur ordre du ministre de l’Intérieur. Ils sont à Kasese pour une formation en éducation civique et professionnelle. La durée de cette formation est de 12 mois.