Fizi : viols, des associations dénoncent les arrangements à l'amiable

8 dossiers sur le viol ont été transférés à la police nationale en novembre dernier à Baraka et Kilembwe, en territoire de Fizi. Selon les ONG de lutte contre les violences sexuelles de la contrée, 9 des personnes accusées ont été libérées sans procès, et 3 autres sont poursuivies par la justice à Uvira, rapporte radiookapi.net

D’après le témoignage d’un membre d’une de ces associations, le 28 novembre dernier, un garçon de 16 ans a été accusé de viol sur une fille de moins de 15 ans. Celui-ci a été mis au cachot, mais 14 jours après, il a été relâché par la police. Pour obtenir cette libération, la famille du garçon a dû payer à la police 50 USD d’amende et 5 chèvres aux parents de la fille. Pour la même source, la police négocie elle-même les arrangements à l’amiable entre l’auteur du viol et la famille de la victime. Ce qui favorise l’impunité. « C’est un constat amer qui rend difficile notre travail », a-t-elle déclaré.

Contacté, le commandant second de la police nationale à Fizi, le major Claude Nganangana, justifie cette situation notamment par la distance qui sépare le territoire de Fizi aux instances judiciaires à Uvira. Aussi, le manque de moyens d’évacuation rapide fait que certaines personnes accusées pour viol soient gardées, puis relaxées au tribunal coutumier, précise la même source.

Le week end dernier, lasection de la protection de l’enfance de la Monuc/ Uvira a sensibilisé les inspecteurs locaux de la police nationale à Fizi à ce sujet.