Ituri : Walendu Bindi , une collectivité sans policiers

« Justice Plus » une ONG locale de défense des droits humains déplore l’absence des policiers dans la collectivité de Walendu Bindi. Dans une note d’informations publiée ce mardi à Bunia, cette organisation indique que faute des policiers, des cas de viols, de meurtre et de vol sont jugés par des tribunaux coutumiers de cette entité, rapporte radiookapo.net

Ce constat a été fait par ses membres au cours d’une enquête de trois jours effectuée le mois passé dans cette collectivité située à plus de 40 kms au sud de Bunia. Godefroid Mpiana, membre de Justice Plus explique : « Toutes les plaintes sont déposées au tribunal coutumier de Gety. Je veux parler des plaintes pour viols, vols, meurtres, assassinats et beaucoup de cas sont traités sur place. Il y a des amendes qui sont infligées aux délinquants, ce qui est contraire à la loi. Nous nous sommes rendus même à la prison d’Etat de Gety où nous avons trouvé une dizaine des détenus. Nous ne savons pas qui les a mis en détention. Nous souhaitons vivement que les autorités déploient la police nationale dans ce secteur là. Une grande entité administrative comme celle-là, avec une population estimée à plus de 100 mille habitants, qu’il n’ y ait pas un seul poste de police nationale, et que maintenant on veut installer l’autorité de l’Etat sans qu’il y ait la présence effective de la police nationale ».

Contactés, les responsables de la police nationale congolaise du district sont conscients de cette situation. Ils se réservent d’exposer des policiers dans ce milieu qu’ils considèrent encore comme une zone à haut risque. Colonel Ibiliabo Banyanfumu, inspecteur de la PNC en Ituri garde encore dans sa mémoire la disparition de 4 policiers, assassinés dans cette collectivité en 2005 : « Ce milieu, c’est la zone à très haut risque. Des policiers de Gety, on les a tués. Le fait d’être policiers, les miliciens les ont trouvés comme des ennemis. L’ennemi, qu’est ce qu’on doit faire de lui. Réellement on les a tués. On m’a parlé de disparus. Mais disparus c’est toujours la mort. Depuis ce moment-là, ce ne sont que les militaires qui opèrent là-bas. C’est pourquoi jusqu’à présent il n’y a aucune présence de la police sur place là-bas ».