La Synergie de lutte contre les violences sexuelles dans le district du Sud-Ubangui, une ONG locale des droits de l’homme, a exprimé vendredi au cours d’une réunion son inquiétude vis-à-vis de la police et les services judiciaires de cette contrée, rapporte radiookapi.net
Selon Elisabeth Bukasa, présidente de cette organisation, la police, le parquet, le tribunal de grande instance et les autorités du district ne s’impliquent pas dans la lutte contre les violences sexuelles dans la contrée. Pire, ils favoriseraient ce fléau par leur complaisance.
Pour preuve, tous les violeurs avérés de l’année passée circulent librement dans Gemena, même ceux qui avaient été condamnés par le tribunal. Le cas le plus récent, selon Elisabeth Bukasa, est celui d’une mineure de 13 ans violée au mois de janvier 2008. Son bourreau, d’après cette source, a été déféré à la police par sa famille. Cette dernière a préféré un arrangement à l’amiable « La police demande aux parents de la fillette d’aller arranger à l’amiable avec le violeur. Nous ne comprenons plus rien », s’est-elle indignée.
Contacté, le commandant de la police de lutte contre les violences sexuelles parle lui d’un malentendu dans la population avec le concept viol.
Commandant Roger Ekoma : « La population ne sait pas différencier les infractions. En tant qu’un OPJ spécialiste, après avoir interrogé le présumé et la victime, j’ai compris qu’il n’y a pas eu viol », s’est défendu le commandant Roger Ekoma. Selon lui, tous les dossiers en rapport avec les viols sont transmis au parquet en cas de nécessité. Si à ce niveau haut les accusés sont relâchés, la police n’y est pour rien, a-t-il laissé entendre.