Muhanga : la population prise en étau par les Maï Maï et les FDLR

La population de Muhanga et de Bunyatenge, localités situées à 80 kilomètres au Sud de Butembo, en territoire de Lubero, ne sait plus à quel saint se vouer. Elle est prise en otage d’un côté par les FDLR qui posent toujours des préalables pour rentrer au Rwanda, et de l’autre, par des Maï Maï qu’elle doit nourrir en échange de sa sécurité. Cette population réclame le rétablissement de l’autorité de l’Etat absente, selon elle, dans cette partie de la province depuis de nombreuses années, rapporte radiookapi.net

Les combattants FDLR rwandais vivant à Muhanga et à Bunyatenge insistent notamment sur l’ouverture par le régime de Kigali d’un espace politique dans lequel ils pourraient s’exprimer. Christophe Rwanda, le chef des FDLR dans ce secteur, l’a répété vendredi devant une mission de sensibilisation de la section DDRRR de la Monuc, mission élargie à quelques députés provinciaux. Cette mission est venue demander aux FDLR de rentrer volontairement dans leur pays et ce, conformément au communiqué de Nairobi signé entre le Rwanda et la RDC.

Mais seulement voilà. Pour survivre, les FDLR se rabattent sur les récoltes de champ de petits paysans de Muhanga et de Bunyatenge. Il en est de même des combattants congolais Maï Maï du Pareco qui vivent dans ce secteur. Une situation embarrassante pour la population de ces deux localités, essentiellement agricole. Le père Giovani, prête catholique de nationalité italienne, résidant à Muhanga depuis plusieurs années, témoigne : « On souhaiterait que les autorités nous assure au moins cette protection des champs. On donne de la nourriture aux Maï Maï et aux FDLR. Plus que ça, ils entrent dans le champs et prennent le nécessaire »

Comme le père Giovani, la population de Muhanga et de Bunyatenge compte sur le rétablissement rapide de l’autorité de l’Etat dans son secteur pour qu’enfin, elle puisse jouir de la récolte de ses champs. Champs considérés comme l’unique richesse qui permette d’élever les enfants et de les envoyer à l’école.