Bukavu : le déficit alimentaire, comment y faire face?

Comment amener les paysans cultivateurs du Sud Kivu à relever le défi face au déficit alimentaire observé depuis quelques années dans la région? La question a été traitée dans toutes ses facettes lors des travaux organisés à Bukavu par 3 ONGs locales en faveur d’une cinquantaine des leaders paysans constituée d’éleveurs, agriculteurs et experts. Experts et chercheurs sont unanimes : tout est encore possible pour faire face à cette situation, rapporte radiookapi.net

La production alimentaire au Sud Kivu a fortement baissé au cours de deux dernières années, selon plusieurs experts du domaine. A l’origine de cette situation, la perturbation climatique depuis 2005, les maladies des cultures telles que la mosaïque du manioc, le manque d’intrants et l’exode rural. Ce qui crée une rareté de denrées et un manque à gagner. « Auparavant, nous avons cultivé un petit champ de 73 mètres sur 40, nous avons récolté 146 kilos de haricots, 203 kilos de maïs. Actuellement, on a récolté 62 kilos de haricots et 32 kilos de maïs sec… », explique un cultivateur.

Malgré cette insuffisance, les experts estiment que la province conserve toujours ses potentialités pour faire face à cette situation. Il faut, selon l’ONG Anti Bwaki[Ndlr : c sont les ONGs Anti Bwaki, Appui aux Initiatives de bien-être familial, et Initiative pour le développement local qui ont organisé cette rencontre]. L’expert Buenda de Anti Bwaki soutient : «Nous sommes en train de dire aux paysans que s’ils mettent un effort sur une production en qualité et en quantité de manioc et ils peuvent être fournisseurs de Bukavu en manioc. Kabare et le sud de Walungu sont des régions qui produisent des haricots, des légumes, du riz ; et donc, les paysans peuvent bien s’organiser… et être finalement la référence sur le marché »rnEn attendant, les spécialistes exigent des concertations permanentes entre agronomes, paysans et autorités pour un impact positif de la sécurité alimentaire.