Défilé à l’occasion de la fête de l’indépendance
Ce 48e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo est marqué par des manifestations dans différentes villes du pays. Radiookapi.net fait le point
Commençons d’abord à Kananga, au Kasaï Occidental, où se trouve le chef de l’Etat Joseph Kabila. Le chef de l’Etat est arrivé à la place de l’indépendance à 10 h 45 locales. Et directement le programme a commencé avec le discours du gouverneur du Kasai Occidental. Trésor Kapuku a présenté les problèmes de sa juridiction au commandant suprême et lui a demandé de trouver solution pour les ouest-Kasaïens. Ensuite le représentant de la jeunesse qui, au nom de la jeunesse, a sollicité auprès du chef de l’Etat la poursuite de son programme de l’Education en faveur de tous les jeunes. Il a aussi sollicité le gouvernement à protéger le patrimoine de l’Etat qui est spolié.
Ensuite, c’est le défilé. Les militaires qui ont donné le ton. Ils ont été suivis des ex-enfants de la rue de Kinshasa envoyés au service national à Kanyama-Kasese. Et enfin des délégations venues de toutes les 11 provinces de la RDC.
rnA cette occasion, de nombreux ces messages ont figuré sur les pancartes et calicots. Ils ont traduit l’esprit de chaque province. Le Nord et Sud-Kivu ont confirmé qu’ils restaient totalement congolais. Le Katanga a eu pour message : semer le cuivre pour récolter les infrastructures. Et la province hôte, le Kasai Occidental a prouvé qu’elle est la province centrale de la RDC et que c’est elle qui représentera la future image de la RDC.
A ce défilé, on a noté la présence du chef de la Monuc. Alan Doss est arrivé ce matin à la tête d’une importante délégation du corps diplomatique accrédité en RDC. En dehors de cette délégation, il y a eu aussi la présence de deux chambres du parlement belge et de deux présidents du parlement congolais ainsi que d’autres nombreuses autorités.
rnNord Kivu : l’heure est au bilan
A l’instard des autres provinces, le Nord-Kivu a commémoré la fête de l’indépendance. Plusieurs manifestations, organisées par le gouvernorat se sont déroulées au stade de l’unité de Goma, en présence des différentes personnalités en provenance des provinces de Kisoro et Kasese en Ouganda et de Rubavu au Rwanda. 48 ans après, quel bilan peut-on faire sur le plan politique, social et économique dans province du Nord-Kivu?
D’abord, les infrastructures. Certaines personnalités qui ont vécu les premières années de l’indépendance constatent qu’aujourd’hui, beaucoup d’entre elles sont détruites. Kibira Thomas, l’un des notables de cette province, se souvient par exemple qu’il fallait tout simplement 5 heures de route pour parcourir la distance entre Goma et le territoire de Walikale. Mais, aujourd’hui, les usagers qui empruntent cet axe routier, long de 200 kilomètres, doivent mettre plus d’une semaine.
Ensuite, la province du Nord-Kivu fait face actuellement à plusieurs défis. L’insécurité causée par la présence des groupes armés aussi bien nationaux qu’étrangers a des conséquences graves sur l’économie de la province. Thomas Kibira, notable du Nord-Kivu explique : «Quand il y a eu la fondation de la province du Nord Kivu en 1962, c’était la province qu’on appelait la province pilote, économiquement et socialement, parce qu’on travaillait et respectait la loi. Chacun avait un revenu qui lui suffisait. Mais depuis un certain temps, il y a beaucoup de guerres au Nord Kivu. Et quand il y a la guerre, les gens se déplacent, le bétail s’en va, les plantations s’en vont, les enfants ne vont plus à l’école, les écoles sont détruites, l’économie est en déclin »
Certains habitants de Goma qui revisitent l’histoire pré et post coloniale déclarent eux aussi que la vie n’est plus la même. D’après eux, leur espoir est fondé sur le processus Amani grâce auquel la province retrouvera une vie normale.
Un grand défilé à Bukavu, à Kisangani et à Kinshasa
Ce grand defilé est parti du gouvernorat de la province jusqu’à l’Hôtel Métropole à La Botte sur Avenue Patrice Emery Lumumba. Toutes les forces vives du sud Kivu, les autorités politico- militaires de la province et les représentants de différentes couches sociales, des organisations locales et internationales présentes à Bukavu, les agents et fonctionnaires de la Monuc, étaient s tous au rendez-vous. Les militaires et les policiers, dans une ambiance de fête, ont défilé avec enthousiasme devant les autorités provinciales et la grande foule de Bukavu et ses environs qui est venue participer aux manifestations. A la fin du défilé, était prévu le discours du gouverneur de province. Des éléments de la Monuc ont été déployés dans tous les artères de la ville pour assurer la sécurité. D’autres manifestations sont prévues dans les trois communes de la ville ainsi que dans certains autres coins de la province du Sud Kivu.
Par ailleurs, en Province Orientale, la ville de Kisangani a vibré depuis 10h00, heures locales avec la fête de l’indépendance. A l’occasion, un grand défilé organisé par le gouvernement provincial s’est déroulé devant la grande poste. Défilé auquel ont pris part toutes les forces vives de la province. A cette circonstance, le gouverneur de la Province Orientale a annoncé le démarrage depuis mi juin des travaux de réhabilitation des routes de desserte agricole dans le quatre districts de sa juridiction.
A Kinshasa la capitale, fonctionnaires de l’Etat et travailleurs des entreprises publiques ont défilé cet avant midi sur le boulevard Triomphal. Tout ce beau monde a été précédé devant la tribune par une parade de la police et des hommes en uniforme de la garnison de Kinshasa, y compris la Garde républicaine. L’événement a été ponctué par la fanfare de la Force terrestre. Peu avant le début du défilé, le gouverneur de la ville de Kinshasa a invité ses administrés à intérioriser l’innovation créatrice. André Kimbuta a indiqué qu’à cette condition là, la capitale congolaise pourrait recouvrer son image de carrefour des cultures et des peuples. L’autorité urbaine a noté que le 48e anniversaire de l’indépendance nationale coïncide si heureusement avec le coup d’envoi des travaux de reconstruction des infrastructures dans le cadre du contrat sino congolais.
Les habitants des quartiers périphériques ne se sont pas joints à l’événement, estimant que les yeux sont rivés vers Kananga au Kasaï Occidental.
rnMême ambiance de fête à l’Equateur. A Mbandaka, capitale de la province, un grand défilé s’est déroulé devant le bâtiment administratif de la mairie. Toutes les couches sociales ont pris part. Les fonctionnaires de l’Etat bien que non encore payés, ont participé massivement à ce défilé. Mais à Gbadolite au nord de la province, les enseignants qui réclament le paiement de leurs salaires de deux mois ont boycotté cette fête. La décision a été prise lors d’une assemblée générale extraordinaire tenue vendredi dernier. Ces enseignants avaient conditionné leur participation au défilé au paiement de leurs salaires de mars et juin 2008.
Même situation à Gemena où enseignants et élèves des écoles tant publiques que privées ont brillé par leur absence aux festivités de l’indépendance.
Par contre à Lisala, une solution a été trouvée au différend qui opposait les gestionnaires d’écoles au chef de service de contrôle de la paie des enseignants, Secope. Les enseignants qui menaçaient de boycotter les manifestations commémoratives de l’indépendance ont touché leur salaire depuis 6 heures. Information confirmée par le commissaire de district de la Mongala Théodore Kumbu.
Défilé aussi à Kindu, dans le Maniema. Le gouverneur de province Didi Manara Linga a brossé l’historique de l’indépendance après avoir demandé à la population de garder une minute de silence en mémoire de deux héros, à savoir Patrice Emery Lumumba et Laurent Désiré Kabila. L’exécutif provincial du Maniema a aussi invité les habitants du Maniema au travail et à cultiver la paix. A la veille de ce jour, des films sur l’independance ont été projetés à travers la ville.
rn«Matadi : appel réitéré au BDK
A Matadi dans le Bas Congo, la cérémonies marquant le 48e anniversaire de l’indépendance ont été marquees aussi par un grand défilé devant le camp militaire Redjaf, auquel ont pris part toutes les forces vives de la province. Dans son mot, le gouverneur du Bas Congo s’est engagé de mettre en œuvre, l’instauration de la paix civile, la lutte contre les tracasseries administratives et la corruption, l’amélioration et le renforcement de la sécurité aux frontières.
Simon Floribert Mbatshi Batshia a saisi cette opportunité pour réitérer son appel à l’endroit des adeptes de Bundu Dia Kongo qui se retrouveraient encore dans les forets, de regagner leurs milieux d’origine afin de vaquer librement à leurs occupations.
