Jean-Pierre Bemba à la CPI : le MLC non surpris et confiant, la FIDH satisfaite

Jean Pierre Bemba

Jean Pierre Bemba

Jean-Pierre Bemba intervient ce vendredi à 14h, heure de Kinshasa, devant la cour pénale international à La Haye. Les membres du MLC se disent choqués, mais pas surpris par le transfert de leur président devant cette cour. Quant à la Fédération internationale des droits de l’homme, l’ONG qui avait déposé la plainte contre Jean-Pierre Bemba, elle se dit satisfaite de ce transfert, rapporte radiookapi.net

Sam Bokolombe, cadre de ce parti, estime que Jean-Pierre Bemba peut maintenant fournir les preuves de son innocence devant les juges : « Le transfèrement de Jean-Pierre Bemba nous a naturellement choqué. Néanmoins, on s’y attendait, lorsqu’on tient compte des conditions de son arrestation. Des circonstances que nous trouvons rocambolesques. Nous sommes confiants quant à la suite puisque nous savons que, non seulement il est présumé innocent, mais il est innocent. Il va devoir les convaincre dans ce sens. »

Par rapport à la demande de liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba qui a été rejetée, Sam Bokolombe pense que ce n’est pas un échec, mais plutôt une question de principe : « Ce n’était pas pour se soustraire à la juridiction pénale internationale. C’était juste une question de principe. Le principe, c’est la liberté. On ne voyait pas l’intérêt qu’il y avait à l’arrêter et à le contraindre d’aller de la sorte devant ses juges. C’est quelqu’un qui avait d’ailleurs hâte d’aller comparaître. Et il l’a toujours exprimé, même à ses avocats. »

Jean-Pierre Bemba arrêté à Bruxelles le 24 mai dernier a été transféré jeudi vers la CPI aux Pays-Bas. Son arrivée sur place coïncide avec le 6e anniversaire de la création de la Cour Pénale Internationale.

Pour la FIDH, l’ONG qui avait déposé la plainte contre Jean-Pierre Bemba, les victimes des atrocités commises en République Centrafricaine peuvent désormais espérer obtenir réparation. Dismas Kitenge, Vice-président de la FIDH, traduit les sentiments de son institution : « C’est des sentiments de satisfaction. Satisfaction d’abord à l’épuisement des procédures de justice belge, et satisfaction que la cour que nous avons saisie, à laquelle nous avons transmis ces informations sur ces graves, crimes qui entrent dans sa compétence, vient finalement d’être saisie. Sentiment de satisfaction pour les victimes qui, finalement, voulaient que la CPI puisse être saisie, et qu’elle puisse poursuivre toutes les personnes qui ont commis ces crimes. Et enfin, notre sentiment, c’est le sentiment d’attente. Attente que la justice soit rendue pour ces victimes là, et également [attente de] la répression contre tous les auteurs des crimes qui ont été commis Centrafrique. »

Affaire Thomas Lubanga : les obstacles ont été résolus

Le président et le procureur de la Cour pénale internationale ont assuré jeudi que les obstacles soulevés par les juges du milicien congolais Thomas Lubanga étaient résolus et que ce dernier serait jugé.

Le président Philippe Kirsch a précisé que le principal point de friction entre la chambre et l’accusation, celui sur l’utilisation « abusive » selon les juges, de documents confidentiels par le procureur, serait résolu « incessamment ».