Goma : « commerce, sécurité et agriculture dans les Grands Lacs » au centre d'une conférence

Une soixantaine d’opérateurs économiques, des officiels membres des gouvernements, ainsi que des membres des associations paysannes œuvrant dans le secteur de l’agricultures et élevage dans la région des Grands Lacs se sont retrouvés ce mardi à l’Hôtel Ihusi. Objectifs : réfléchir sur la problématique du commerce, de la sécurité et l’agriculture dans la région, face notamment aux méfaits des guerres, rapporte radiookapi.net

Ce forum est organisé et financé par la Coopération Britannique, DFID et le marché commun de l’Afrique de l’Est et du Sud, COMESA, en collaboration avec une ONG locale « Pole Institute ».

Burundais, Ougandais, Rwandais et Congolais ont évoqué plusieurs facteurs à la base des difficultés d’échanges et de la baisse des productions dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage dans les pays des Grands Lacs. Ces difficultés sont principalement liées à l’insécurité. Le cas de la province du Nord Kivu a été une illustration éloquente parmi tant d’autres.

Gédéon Paluku du Centre de développement rural de Kibututu, évoque ici la vie de paysan de Rutsuru : « Tous les champs fertiles ont été abandonnés. On ne peut plus les fréquenter parce que les bandes armées constituent leur poche de résistances tout au autour de ces milieux là, des productions des potentialités. »

Pour les opérateurs économiques ougandais, les tracasseries et la multiplicité des taxes aux frontières constituent un facteur lié aux difficultés des échanges commerciales entre les Etats de la région. Innocent Bisangwa, un éleveur ougandais, en témoigne : « Du coté de la RDC, si tu veux vendre du lait en provenance de Kisoro, on t’exige plusieurs choses. Il y a des taxes à payer. Ces taxes qu’on t’exige à payer aujourd’hui, ce n’est pas celles qu’on va te demander la semaine prochaine. On vous demande les dollars chaque fois et pour toute chose. Celui qui veut faire le commerce avec la RDC, n’aura pas d’intérêts à gagner sur place. »

Toutefois, en dépit de tous les problèmes évoqués par les participants, la communauté internationale demeure optimiste quant à l’issue heureuse de ce forum. C’est ce qu’a déclaré Sophie Connet, secrétaire de Comesa.