Rutshuru : affrontements FARDC-CNDP, qui provoque qui ?

Sécurisation de rutshuru par la FARDC

Sécurisation de rutshuru par la FARDC

« La nuit n’a pas du tout été calme pour nous », témoigne un habitant de Rubare, à 10 Km du chef lieu du territoire de Rutshuru. Pour cause, des affrontements ont opposé toute la nuit de mercredi à jeudi les forces armées de la RDC, FARDC, et les éléments du CNDP de Laurent Nkunda à Kanombé, localité du groupement de Gisigari.

Il ajoute que « Des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus toute la nuit de ce mercredi à jeudi à Kanombé et ses environs des localités du groupement de Gisigari à l’Est de Rugari. »rnSelon cet habitant, les éléments du CNDP ont lancé une attaque sur l’unité de l’armée régulière déployée dans Kanombe et les environs. Les accrochages qui se sont encore poursuivis dans la matinée ont causé un mouvement de panique dans les populations riveraines des localités sur l’axe Rumangabo-Rubare a-t-il poursuivi. Ces informations ont été confirmées par les sources administratives du territoire de Rutshuru.
Les parties en conflits se rejettent la responsabilité des provocations qui ont conduits à la reprise des hostilités.
Pour le général Vainqueur Mayala, Commandant de la huitième région militaire, le CNDP a tenté de déloger l’armée congolaise de sa position mais sans succès.
Mais du côté CNDP, le coordonnateur à Bunagana du mouvement politico-militaire de Laurent Nkunda accuse les militaires d’avoir commencé à se deplacer vers leurs positions depuis mercredi, ce qui a inévitablement conduit aux affrontements qui se poursuivent jusque ce matin, a confirmé aussi un cadre du CNDP.
Pour l’instant, aucun bilan.

Situation agricole préoccupante au Nord-Kivu

La situation humanitaire et agricole est jugée inquiétante. C’est le constat établi par Mashako Mamba, coordonateur de la commission humanitaire au sein du programme Amani. D’après lui, les provinces du Nord et Sud Kivu ont perdu 6 saisons culturales.
Il avertit que cette situation présente beaucoup de risques dans les jours à venir surtout pour les enfants et les femmes.
Mashako Mamba tire la sonnette d’alarme, à l’issue d’une mission d’évaluation qu’il a effectuée dans plusieurs villages du Nord et Sud–kivu. Il donne l’exemple des territoires de Masisi et Rutchuru, où il n’y a que 1 champ sur 10 qui est labouré alors qu’il ne reste que quelques jours avant le début des cultures: « Je pense que la situation humanitaire actuellement est caractérisée par la pauvreté qui touche plus d’1 million des déplacés dans la province du Nord et Sud-Kivu, il est important que nous puissions nous mobiliser pour ne pas rater la saison agricole, parce que en moyenne le Kivu a perdu 6 saisons agricoles à cause des conflits donc il faudrait qu’on évite de perdre la 7e saisons parce que, en terme de malnutrition, il y aurais une aggravation, ça va toucher les femmes, les enfants de 5 ans. Nous savons qu’il y a des gens qui sont rentre spontanément dans des zones plus ou moins sécurise, nous devons nous organiser pour les accompagner la ou ils sont rentre pour que la aussi nous puissions profiter du retour des pluies pour sauver la saison agricole. »

Parmi les pistes de solution, il propose que le gouvernement et les ONG s’organisent pour mettre à la disposition des déplacés internes qui ne peuvent pas encore rentrer chez eux, des champs qui sont autour d’eux et de mobiliser des sémences et outils agricoles car ces derniers ont tout perdu pendant les conflits.