Paul Kagame et Joseph Kabila, lors du dernier sommet de Nairobi
Il se tient ce vendredi à Nairobi, capitale kenyane, un sommet international sur la crise dans l’Est de la RDC. C’est pour tenter de résoudre la situation des affrontements armés dans la province du Nord-Kivu. Joseph Kabila et Paul Kagame, deux chefs d’Etat concernés dans cette crise du fait que leurs pays qui sont frontaliers entretiennent des relations tendues, vont être présents à ce sommet.
Les deux chefs d’Etat congolais et rwandais se verront entourer par leurs homologues kenyan, ougandais, tanzanien, burundais et sud-africain. Le congolais Sassou Nguesso pourra aussi être de la partie. Selon Ban Ki-moon, secrétaire général des nations unies, il voudrait s’asseoir avec le président Kabila et Paul Kagame et les encourager à trouver un chemin vers la paix.
Mais mercredi déjà, le président rwandais dénonçait les faiblesses des occidentaux sur ce dossier, estimant que la communauté internationale fuit le problème de la crise dans l’Est de la RDC en pensant que son pays a une influence pour aider à la résolution du conflit en RDC.
Alors que le Rwanda nie toujours son implication dans tout ce qui se passe dans l’Est de la RDC, les autorités congolaises ne cessent de l’accuser d’être derrière le CNDP de Laurent Nkunda. Le CNDP qui se dit ne rien attendre du sommet de ce vendredi à Nairobi, exige toujours des discussions directes avec Kinshasa.
Mais le gouvernement congolais espère beaucoup de ce sommet qui se présente selon Lambert Mende, son porte parole, comme un enjeu unique pour la RDC de mettre fin aux incompréhensions qui ont caractérisé au cours des dernières années les relations avec le voisin Rwanda.
Cet énième sommet concernant toujours la région des Grands Lacs donnera-t-il des résultats certains ? Attendons voir.
Le sommet qui s’ouvre ce vendredi à Nairobi au Kenya devait être précédé d’une action concertée de toute la classe politique congolaise en vue d’une solution commune. C’est ce que pense le député national Jean-Claude Vuemba. Il l’a dit ce jeudi au cours d’une conférence de presse tenue au siège de son parti dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa. Pour ce député, tout ce qui sortira de ce sommet ne sera pas accepté par l’opposition. « Il y a une grande rencontre qui a lieu à Nairobi. Est-ce que le gouvernement, le président de la République, a-t-il invité l’opposition pour partager, ne fût-ce que pour nous dire quelles sont les exigences du Congo ? C’est lorsqu’ils échoueront là bas qu’ils viendront chercher l’unité nationale, la concorde nationale ? Nous aussi, de l’opposition, nous avons de quoi proposer. Nous estimons que ceux qui vont à Nairobi sans consulter l’opposition, nous les accepterons difficilement à leur retour. »
Le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet, participera au sommet international sur la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo qui se tiendra ce 7 novembre à Nairobi à l’invitation du président Mwai Kibaki, président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et du président Jakaya Kikwete, président en exercice de l’Union africaine.
La visite d’Alain Joyandet s’inscrit dans le prolongement des efforts conduits par la Présidence du Conseil de l’Union européenne pour permettre un règlement de la crise dans l’Est de la RDC. Le déplacement à Kinshasa, Goma, Kigali et Dar Es Salam de Bernard Kouchner et Alain Joyandet avec le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, les 1er et 2 novembre, avait déjà permis de délivrer un message politique très clair de l’Union européenne sur la nécessité d’apaiser les tensions dans l’Est du pays.
Le sommet de Nairobi a pour objectif la relance des processus de paix de Nairobi (novembre 2007) et de Goma (janvier 2008) qui constituent le cadre approprié pour le règlement du problème des groupes armés illégaux opérant dans l’Est de la RDC. Nous souhaitons qu’il contribue à la stabilisation durable de la situation dans la région.
Amnesty International, Oxfam, HRW, ICG, s’impliquent
En rapport avec ce sommet de Nairobi, Amnesty International rappelle au Conseil de sécurité des Nations-Unies l’urgence de prendre une résolution pour le renforcement du personnel et de l’équipement de la Monuc à l’Est de la RDC. Une priorité, d’après le communiqué publié jeudi par cette ONG, pour faire face à la situation humanitaire catastrophique. Elle demande aux pays de la région des grands lacs de s’investir dans la recherche de la paix.
Dans le même registre, Oxfam International, Human Rights Watch et International Crisis Group ont demandé également cette fois à l’Union européenne d’envoyer des troupes pour renforcer temporairement la Monuc. Cette force aurait pour objectif d’améliorer l’accès de l’aide humanitaire et la protection des civils.
