Lubero : les pillages se poursuivent à Kanyabayonga, Kayina et Kirumba

5 personnes tuées par balles, 7 décès du cholera survenus dans la brousse, 3 cas de viols signalés, tel est le bilan enregistré dans la seule cité de Kanyabayonga au cours de la semaine allant du 16 au 23 novembre dernier, selon des sources administratives de la place. C’est la conséquence de la situation d’insécurité qui prévaut dans cette localité et les deux autres du territoire de Lubero où des exactions et des pillages se poursuivent, rapporte radiookapi.net

Les habitants de ces trois localités, Kanyabayonga, Kayina et Kirumba, sont comme entre le marteau et l’enclume. La peur de voir leurs villages passer sous contrôle des hommes de Laurent Nkunda et la présence de milliers de soldats FARDC de retour des lignes de front en train de poursuivre les pillages et les extorsions, a poussé près de 200 000 personnes de ces milieux de rester retranchés dans la brousse. Parmi ces personnes, des déplacés venus de Rusthuru et de Kibirizi depuis le 28 août. D’autres encore sont allés à Bingi, à 12 kilomètres de Alibongo. Dimanche passé, à la paroisse de Bindi, au moins 900 familles ont été enregistrées. Elles viennent de Bulotwa, de Kayina, de Kiruba et de Kaseye. Dans le lot, une jeune femme, son bébé sur le dos dit pourquoi elle a fui son village : « Je viens de Kayina. Je me retrouve ici parce que je fuyais les balles et les soldats qui ont investi le village. Ils venaient de la guerre. » Des milliers d’autres familles vivent dans la même situation sur les collines et dans les vallées situées en dehors de Kanyabayonga, Kayina et Kirumba. Elles affirment toutes avoir fui des exactions des militaires de l’armée régulière. Selon des sources administratives de la contrée, au moins 5 brigades FARDC ont déversé dans ces trois localités urbano-rurales du territoire de Lubero tous leurs effectifs. En revanche, on note la présence dans la contrée d’une seule organisation humanitaire : Ile Africa. Son coordonnateur médical a difficile à approvisionner quelques centres de santé en médicaments pour faire face aux premières urgences. La population de cette partie de Lubero se dit abandonnée. « Le CNDP attaque,alors que les FARDC matraquent », s’est plaint un pasteur catholique.