20è Journée mondiale contre le Sida : « Le leadership de la femme »

Le Virus du Sida

Le Virus du Sida

« Le leadership de la femme » est le thème choisi cette année pour commémorer la 20è journée mondiale de lutte contre le Sida. Un thème choisi pour aider la femme à prendre conscience et à s’élever pour lutter contre cette pandémie. En RDC, le PNMLS parle de 4,2 % de personnes atteintes, surtout des femmes et des jeunes. Un zoom de radiookapi.net sur la journée telle que vécue au Sud Kivu, dans le Bandundu et le Bas-Congo.

La journée a été commémorée avec faste dans la ville de Bukavu. Les femmes étaient les plus nombreuses à prendre part au défilé. Selon le chef de bureau chargé du Genre à la division provinciale du Genre, de la famille et de l’enfant, les femmes du Sud-Kivu ont payé le tribut le plus lourd, car la province est la porte d’entrée de toutes les rébellions. De cette insécurité viennent la majorité des viols et des violences sexuelles ainsi que des déplacements massifs des populations avec comme conséquences la propagation du Sida. Une participante au défilé a reconnu que la femme est la plus vulnérable en ce qui concerne la contamination, notamment, parce qu’il y a beaucoup de veuves de guerre. Ces dernières, n’ayant pas d’activités et étant responsables de famille, n’ont pas d’autre choix que de se livrer à la prostitution pour subvenir aux besoins de leurs ménages. Ainsi, dans la lutte contre le Sida, selon le souhait de certaines femmes, il faudrait qu’on pense à l’encadrement des femmes démunies en créant par exemple des activités génératrices de revenus.

A l’Ouest du pays, dans la province de Bandundu, cette journée a permis de faire l’état de lieu du combat mené à ce jour. Il s’est avéré que les campagnes de sensibilisations menées par le Fonds des Nations Unies pour la population, le PNMLS et les autres acteurs engagés dans cette lutte ont fini par convaincre une frange de la population de cette province du danger qui la guette : le Sida. Mais, le grand problème qui se pose, c’est d’abord le manque d’intrants dans les centres de dépistage volontaire. Ce qui ne permet pas aux volontaires de connaître leur état sérologique et de se comporter en conséquence. Et ensuite, le manque d’intrants également dans les centres hospitaliers pour déclarer l’éligibilité de ceux qui peuvent être soumis au traitement sous ARV. A ces deux faiblesses, s’ajoute la faible couverture : la province compte moins d’une dizaine de centres de dépistage. Pour M. Issac Katumbayi, chargé du programme au PNMLS Bandundu, la carence de bailleurs de fonds explique aussi la timide intervention en faveur des orphelins du Sida ainsi que le manque de prise en charge nutritionnelle en faveur des PVV. C’est ainsi qu’il lance un appel au gouvernement provincial ainsi qu’aux personnes de bonne volonté pour renforcer la lutte contre le Sida.

Dans le Bas-Congo, les malades n’ont pas accès à l’anti-rétroviraux. Sur les 31 zones de santé, 13 seulement en dispose. Le coordonnateur provincial du programme national de lutte contre le Sida (PNLS), le Docteur Matiaba Deligo, estime que des efforts doivent être fournis dans ce domaine.