Ban ki Moon : « Un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations RDC-Rwanda »

Ban ki Moon à Goma

Ban ki Moon à Goma

Le Secrétaire général des Nations Unies a fait cette déclaration lors d’un point de presse animé conjointement avec Paul Kagame à Kigali, à l’issue d’un entretien avec le président rwandais dans le cabinet de travail de ce dernier. Ban ki Moon faisait ainsi allusion à la fin des opérations conjointes FARDC-Armée rwandaise, rapporte radiookapi.net

Pour le Secrétaire général des Nations Unies, les opérations conjointes FARDC-RDF, du 20 janvier au 25 février derniers, ouvrent un nouveau chapitre dans les relations entre la RDC et le Rwanda.

L’occasion pour le président Paul Kagame d’indiquer pour sa part que, si les 2 pays en convenaient, de nouvelles occasions de coopération conjointes sont envisageables dans l’avenir : pas nécessairement dans le cadre des opérations contre les FDLR, mais aussi dans d’autres domaines qui intéressent la vie des populations de deux pays, a ajouté le président rwandais.

Pour Ban ki Moon, toutes nouvelles opérations devraient nécessairement éviter de mettre en danger la vie des populations civiles. Et d’ajouter qu’au moins 13 des présumés planificateurs du génocide de 1994 seraient encore en liberté, « en Afrique centrale ou de l’Est », sans citer un seul pays. Ban ki Moon espère les voir arrêtés et transférés devant les juridictions internationales compétentes.

Interrogé sur une éventuelle extradition de Nkunda vers la RDC, le président Kagame a indiqué que les 2 ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC, « travaillent sur le dossier », question de trouver un cadre juridique convenable. Mais le président rwandais souhaiterait voir l’intégration du CNDP au sein des FARDC se réaliser totalement.
C’est en milieu de la journée que Ban ki Moon a quitté Kigali pour New York, via l’Egypte et l’Allemagne.

Réactions sur l’impunité au sein des FARDCrnLors de son passage dans l’Est de la RDC notamment à Kisangani puis à Goma , le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, s’est exprimé sur plusieurs points. Il a, entre autres, demandé au gouvernement congolais de ne plus intégrer dans l’armée tous les militaires impliqués dans les cas des violences sexuelles. Pour le ministre congolais de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement, les propos de Ban Ki Moon sont considérés comme un signe d’encouragement. Le gouvernement toujours selon Lambert Mende a mis sur pied un service chargé de démasquer tous les militaires impliqués dans ces abus : « On a créé dans le ministère de la Défense le Service militaire d’intégration (SMI) dont le but est justement de procéder à la sélection de tous ceux qui sont candidats à l’intégration au sein des Forces armées pour en expurger les personnes qui ne sont pas en bonne santé physique, en bonne santé mentale, les criminels, les non Congolais. Nous comprenons que le Secrétaire général nous exhorte à faire cela, mais nous le faisons déjà. Donc nous sommes au même diapason »

Alors que fait le gouvernement pour punir effectivement les criminels ? A ce sujet, le ministre Mende a dit qu’une cour militaire a été créée opérationnelle, elle est installée à Goma et couvre l’ensemble du Nord et du Sud Kivu, spécialement pour de tels cas.

Pour sa part, l’opposition politique estime que c’est au chef de l’Etat qu’il revient de mettre fin à l’impunité en RDC. Eve Bazaiba, sénateur et membre du MLC de Jean-Pierre Bemba, dénonce aussi la proposition d’intégrer certains militaires dans l’armée sans tenir compte de la justice : « C’est le chef de l’Etat qui avait lancé la campagne de lutte contre l’impunité. Maintenant, en ce qui concerne l’impunité liée aux violences faites à la femme, nous sommes au mois de la femme et j’en profite moi aussi pour dire que je dénonce la politique de deux vitesses, je dénonce le fait qu’on puisse laisser Bosco Ntaganda s’intégrer notre armée sans qu’on puisse faire appliquer la justice. Et en même temps, je dénonce le fait que nous sommes déjà en train au Sénat, de subir des pressions pour pouvoir adopter la loi sur l’amnistie, amnistier Bosco Ntaganda, amnistier Nkundabatware, sans tenir compte des victimes de violences sexuelles en période de conflit »