Kinshasa : Gabriel Mokia se plaint de l’absence de jugement pour son procès

L’opposant politique Gabriel Mokia attend d’être fixé sur son sort. Détenu au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, CPRK depuis 7 mois, il se plaint de mauvaises conditions carcérales, de l’absence d’un jugement devant fixer sa condamnation ou son acquittement. Pendant ce temps, plusieurs autres dossiers fonciers s’ajoutent à sa charge, rapporte radiookapi.net

Appréhendé dans son domicile par les services de sécurité le 29 juillet 2008, Gabriel Mokia, est conduit à Kin Mazière, siège des services spéciaux de la police, dans la commune de la Gombe. Après 5 jours de détention, il est transféré au parquet de Grande instance de la Gombe. De là, il est à nouveau transféré au CPRK. Depuis lors, il a eu droit à plusieurs procès classés sans suite. La dernière audience en date remonte au 10 février dernier, devant le tribunal de paix de la Gombe. A cette audience, son juge naturel s’est déporté, selon l’avocat conseil de Mokia, Me Iponge : « On attendait à ce que le juge puisse se prononcer sur le fond, soit en le condamnant, soit en l’acquittant. Malheureusement, le juge s’est prononcé plutôt pour se déporter. Il a ordonné la réouverture des débats, demandant à ce que le dossier soit confié à un autre magistrat. Officiellement, le juge dit que pour des raisons de convenance personnelle, il ne saura pas trancher »

Quatre chefs d’accusation pèsent sur Gabriel Mokia , notamment l’offense contre le chef de l’Etat, l’incitation à la haine ethnique. Ces reproches lui sont faits à la suite des propos tenus sur une chaîne de télévision de la place. « Lorsqu’il était arrêté, c’était pour un dossier dans lequel on lui reprochait trois infractions. Actuellement, il y a beaucoup d’autres dossiers qui s’ajoutent. Il y a des dossiers pour ses propres immeubles achetés. L’Etat congolais lui doit au-delà de 500 000 dollars. Sur le plan judiciaire, nous devons retourner au tribunal pour plaider pour ces dossiers-là, mais devant quel tribunal ? », s’interroge Me Iponge.

Le juge naturel de Gabriel Mokia parle de la conscience professionnelle qu’il doit sauvegarder. Le ministre de la justice, quant à lui, évoque l’indépendance de la justice qu’il veut respecter.