Opération Kimia II : Human Rights Watch demande plus de protection des civils

Au lendemain de l’annonce par le ministre de la Défense du début prochain des opérations de traque des FDLR dans le Sud Kivu par les FARDC appuyées par la Monuc, l’ONG Human Rights Watch (HRW) s’inquiète de la protection des civils pendant ces opérations, rapporte radiookapi.net

Selon Mme Anneke, chercheuse chargée de la RDC à HRW, les opérations au Nord Kivu ont causé beaucoup de déplacements des populations et des violations de droits de l’homme, notamment des viols, commis non seulement par les FDLR mais aussi par des éléments des FARDC.
Intervenant mercredi soir à l’émission Dialogue entre Congolais de Radio Okapi, Mme Anneke Van Woudenberg a indiqué que l’ONG HRW se fait beaucoup de souci sur les opérations militaires. Au Nord Kivu, a-t-elle poursuivi, ces opérations militaires ont causé le déplacement de plus de 250 000 personnes et des attaques contre des civils.

La chercheuse à HRW a aussi précisé que ces attaques provenaient de deux côtés, à savoir des FDLR et des FARDC. Pour elle, les troupes des FARDC sont aussi responsables de plusieurs cas de violation des droits de l’homme. « On avait nous même documenté plusieurs cas de viol en territoire de Lubero par exemple. Je suis très inquiète si on ne met pas de stratégies ou des plans pour s’assurer que la population ne sera pas encore entre le marteau et l’enclume. J’ai vraiment peur pour les populations du Sud Kivu si ces opérations seraient lancées sans être bien préparées », s’est elle plaint.

Réaction de la Monuc

De son côté, la Monuc rassure qu’elle a pris des dispositions pour sensibiliser les FRDC sur le droit humanitaire international et sur le respect de la population civile. Réagissant à l’inquiétude de la chercheuse Anneke Van Woudenberg, le porte-parole de la Monuc Manodge Mounoubai qui intervenait lui aussi à la même émission, a déclaré : « Je comprends parfaitement son souci [Ndlr : le souci de Mme Van Woudengerg] et c’est un souci que nous partageons aussi au niveau de la Monuc. Et c’est bien pour cela que nous avons dit d’abord que nous ne participerons pas aux opérations avec les FARDC si ces opérations ne sont pas planifiées ensemble avec nous ».Et M. Mounoubai de préciser : « Il y a des opérations que les FARDC mènent de façon unilatérale, il y a des opérations que nous menons ensemble et ce sont des opérations que nous qualifions de conjointes. Nous avons des préalables que nous posons lors de ces opérations conjointes et ces préalables c’est d’abord sensibiliser les groupes FARDC qui prennent part à ces opérations conjointes avec nous, nous tenons à les sensibiliser au droit humanitaire international et au respect de la population civile »