Bukavu : traque annoncée des FDLR, la population partagée entre la joie et la crainte du lendemain

Bagarre entre FDLR dans un village au Kivu

Bagarre entre FDLR dans un village au Kivu

Le ministre de la Défense nationale a annoncé mardi dernier que les FARDC vont entamer les opérations de traque des FDLR dans les 10 prochains jours. C’est l’opération « Kimia2 ». Après cette annonce, la population du Sud-Kivu est partagée entre la satisfaction de voir commencer ces opérations et la crainte du lendemain, rapporte radiookapi.net

Quelques habitants de Bukavu interrogés par Okapi ont justifié leur crainte. « Notre armée se manifeste par des actes de vandalisme, donc, je pense que l’accompagnement de la Monuc serait une garantie pour amoindrir les dégâts collatéraux sur la population », a déclaré l’un d’eux. « Les traquer sans pour autant prendre des dispositions pour sécuriser la population, ça va vraiment dégénérer », a souligné un deuxième, et « La solution, si on pouvait les rapatrier chez eux », a proposé un troisième. La quatrième personne interrogée était plus sceptique : « Même les moyens financiers mis en compétition pour ces opérations, c’est de l’argent perdu pour rien. »

Dans les zones occupées par les FDLR, le sentiment est aussi mitigé. Les populations habitant ces zones ont certes accueilli avec joie l’annonce de la traque des ces forces négatives qui les ont prises en otage plus d’une décennie durant, mais elles s’interrogent en même temps si les autorités ont mis en place des mesures appropriées pour éviter les effets collatéraux ainsi que les représailles sur la population civile. « Pour nous, il faudrait une force avec toutes les qualités d’une force républicaine. Mais quand on les traque, que ce ne soit pas pour les enfoncer davantage sur le territoire national, mais plutôt qu’on les contraigne à rentrer chez eux », a estimé un habitant de Kanyola.

Le gouvernement provincial tient quant à lui à rassurer la population du Sud Kivu et fonde sa confiance sur la participation de la Monuc dans ces opérations.