Hier vendredi, des prêtres clerc réguliers de saint Paul Barnabite ont été jetés dans la rue, hommes et biens, par des policiers venus de la cour d’appel de Matete. Ces derniers affirmaient exécuter un jugement par défaut. Une situation qui surprend cette congrégation étant donné que ce dossier se trouve déjà fixé en appel. Pour sa part, le ministre de la justice regrette cette situation et promet de prendre des mesures conséquentes, rapporte radiookapi.net
Père Fabien Luvuni, supérieur provincial de cette congrégation, décrie surtout l’engouement de certaines personnalités politiques dans ce dossier : « Ça vous étonnera, qu’un jugement par défaut, assorti d’une clause exécutoire, dont il est question ici, est frappé en appel. L’appel est déjà fixé. Mais on n’a pas compris cet acharnement à venir nous faire partir d’un immeuble que nous avons acquis en bonne et due forme, et cela depuis 2004. »
Père Fabien accuse par ailleurs le traumatisme causé par l’intervention des policiers : « Ils ont détruits les portes de la maison et même de chambres, traumatisant ainsi les habitants de la maison. D’autres parmi eux ont été vraiment molestés par ces éléments. Mais alors, on se demande si c’est cela la manière d’exercer le droit et la justice. Nous qui étions entrain d’applaudir pratiquement les actions du ministre de la justice, et qu’on retrouve autour de lui des hommes qui sont déterminés à ternir l’image de notre pays, c’est scandaleux. »
Pour le ministre de la justice, actuellement en mission en Belgique, on profite de son absence au pays pour causer des dégâts : « ce n’est pas justement innocent que, chaque fois que le ministre de la justice est en déplacement, derrière on apprend qu’il y a eu tel déguerpissement spectaculaire, ou tel autre déguerpissement spectaculaire. Je le regrette fondamentalement et j’aimerais vous dire clairement là-dessus : s’agissant de la situation en l’espèce, le ministère de la justice n’y est nullement impliqué. «
Le ministre Luzolo Bambi promet néanmoins de prendre des mesures conséquentes dès son retour : « Je prendrai des dispositions disciplinaires, s’il le faut, à mon retour. Mais j’aimerai, au moins sur le plan des principes, que la population comprenne que ce sont des décisions qui sont prises en toute indépendance par le magistrat, mais que le ministre de la justice ne peut pas accepter que des décisions scandaleuses et scabreuses portent atteinte aux intérêts supérieurs de la population. Et pour cela, je le dis, à mon retour, je prendrai mes responsabilités. »