Goma : 7 ex-groupes armés protestent et rejettent le comité de suivi

A Kinshasa, la 1ère réunion du comité paritaire de suivi des accords de Goma s’est tenue mardi au ministère de la coopération internationale et régionale, regroupant des délégués du gouvernement et ceux du CNDP. Entre-temps, à Goma, des responsables de 7 ex-groupes armés du Nord-Kivu, estimant que leurs revendications n’ont pas été prises en compte par le gouvernement, décident de se désengager de l’accord de Goma et de retourner dans leurs fiefs respectifs, rapporte radiookapi.net

Les travaux entre le CNDP et le gouvernement se déroulent à huis clos dans la capitale. Selon le rapporteur du comité paritaire de suivi des accords de Goma, il a été question, lors de cette 1ère rencontre, des points urgents, importants et pratiques.

L’objectif, comme l’explique l’abbé Jean-Bosco Bahala, est de passer en revue le calendrier de mise en œuvre de l’accord adopté à Goma le 23 mars : « [Il s’agissait de] voir, par exemple, quelles sont les points de l’accord qui devaient être mis en œuvre, à court, à moyen et à long terme. Nous avons d’abord passé en revue les points les plus importants. Comme vous le savez, c’est le passage du CNDP de mouvement politico-militaire à parti politique. Quelles sont les conditions dans lesquelles cela peut se faire. Il y a la question importante de la libération des prisonniers, de la prise en charge des blessés de guerre et des orphelins. Il y a la question, justement, des administrations parallèles qui avaient été mises en place, les conditions du retour des réfugiés et des déplacés internes. »

Pendant ce temps, à Goma, les responsables de 7 ex-groupes armés du Nord-Kivu se sont réunis ce même mardi. Ils dénoncent les décrets du 1er ministre nommant les membres du comité national de suivi de la mise en œuvre des accords de Goma.

Selon eux, leurs revendications n’ont pas été prises en compte par le gouvernement à Kinshasa, et certaines personnes nommées dans ce comité, au nom des groupes armés signataires des accords, ne les représentent pas.
Les responsables de ces ex-groupes armés exigent donc l’annulation pure et simple de ce décret qui, disent-ils, ne les engage pas.

Le général Dion Shobora, du groupe Maï-Maï Mongols et porte-parole de ces ex-groupes armés, reprend les conclusions de la réunion de mardi : « entendu que notre procès verbal du 27 mars 2009, relatif à la désignation de nos représentants au comité nationale de suivi n’a pas été respecté, entendu que le gouvernement a clochardisé les chefs des groupes armés abandonnés à Goma, ainsi que leurs troupes mises à la disposition des FARDC et de la PNC, considérant la tricherie opérée par le gouvernement pour anéantir et décourager les chef des ex-groupes armés, avons décidé ce qui suit : primo, l’annulation du présent décret qui viole l’esprit et la lettre de l’accord de paix de Goma, secundo, le retrait de nos combattants mis à la disposition des FARDC et de la Police nationale congolaise, tertio, notre retour dans nos états généraux et fiefs respectifs, quinto, notre suspension de l’accord de paix de Goma du 23 mars 2009. »