Bukavu : insécurité, les opérateurs économiques suspendent le trafic vers Bunyakiri

Les usagers de l’axe Bunyakiri – Bukavu, à plus de 90 kilomètres à l’Ouest de Bukavu, décident de suspendre pour une durée indéterminée le trafic sur ce tronçon. Les opérateurs économiques et la société civile réagissent ainsi pour exprimer leur ras-le-bol devant les multiples cas d’insécurité et d’attaques contre les convois sur cet axe. Les usagers appellent les autorités à l’amélioration des conditions de sécurité sur le parcours et dans les villages, rapporte radiookapi.net

La décision a été prise mercredi au cours d’une assemblée générale des usagers de la route Bukavu-Kalonge-Bunyakiri-Hombo, à Bukavu, et à laquelle ont participé plusieurs membres d’une dizaine d’associations. Parmi elles, l’Association des Chauffeurs du Congo et les associations de fournisseurs de produits agricoles comme le manioc et l’huile de palme.

Les usagers de la route Bukavu Bunyakiri relèvent des villages brûlés où plusieurs pertes en vies humaines sont à déplorer. Ils ont plus particulièrement rappelé l’embuscade du vendredi 22 mai dernier contre un camion près de Chivanga à l’entrée du parc Kahuzi-Biega. Embuscade au cours de laquelle plus de 10 personnes ont été tuées et 12 autres blessées.

Un des responsables de l’ACCO sur l’axe Bunyakiri – Bukavu explique : « Nous demandons au gouvernement provincial, au gouvernement national, à l’opinion internationale, surtout à la Monuc, de prendre des dispositions pour sécuriser la population de Bunyakiri qui souffrent. De jour en jour, on tue les personnes, on brûle des maisons, et on attaque des véhicules. »

Les conséquences d’une telle décision sont énormes, si l’on sait que Bunyakiri représente un pole économique très important pour le ravitaillement de la ville de Bukavu. A titre d’exemple, le prix de l’huile de palme est déjà passé de 12 000 à 20 000 FC [environ 25 USD] pour un bidon de 20 litres.