Droits de l’homme : les activistes toujours confrontés à un environnement difficile en RDC

Mme Margaret Sekaggya, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits de l'Homme

Mme Margaret Sekaggya, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits de l'Homme

« Malgré la volonté du gouvernement de construire une société démocratique, les défenseurs de droits de l’homme en RDC sont toujours confrontés à un environnement difficile. La rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme l’a déclaré à l’issue de sa visite officielle de près de 15 jours en RDC, notamment à Kananga et au Sud-Kivu. Margaret Sekaggya a pu rencontrer des autorités provinciales et nationales, des défenseurs de droits de l’homme et des représentants de la société civile, indique radiookapi.net

Dans un communiqué, Margaret Sekaggya reconnaît qu’après « des décennies de dictature, la RDC est engagée sur la voie d’une transition politique, économique et sociale. ». Mais elle regrette q’un environnement propice aux activités des défenseurs des droits de l’homme y fait toujours défaut.

Selon la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, ces hommes et ces femmes sont l’objet de stigmatisation , aussi bien dans la capitale que dans les provinces, de la part des autorités et des acteurs non étatiques, en étant considérés comme des “ennemis” ou des “opposants”. Surtout lorsqu’ils soutiennent des victimes de graves violations, notamment de violences sexuelles, ou luttent contre l’impunité.

L’autre motif de vive préoccupation de la rapporteuse spéciale, c’est l’impunité généralisée dans les cas de violations des droits des défenseurs des droits de l’homme.
Parmi les auteurs de ces violations des droits de l homme, figurent des policiers, des militaires, des agents des renseignements, ainsi que des membres de groupes armés.

Ainsi, pour améliorer la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mme Sekaggya a fait quelques recommandations au gouvernement et aux autorités provinciales : « Condamner publiquement les assassinats et autres graves violations des droits de l’homme commises contre les défenseurs des droits de l’homme ; Enquêter sur toutes les violations des droits de l’homme commises contre les défenseurs, juger dans le cadre d’un procès équitable, les auteurs présumés et les condamner s’ils sont reconnus coupables ; Faire de la lutte contre l’impunité pour les violations commises contre les défenseurs une priorité . »

La rapporteuse spéciale recommande aussi à la Monuc et au Haut commissariat aux droits de l’homme de renforcer les effectifs et les moyens financiers du Bureau conjoint des droits de l’homme, et d’assurer la continuité du programme sur la protection des victimes, des témoins et des défenseurs des droits de l’homme.

Lambert Mende : « pas un secteur n’échappe à cette réalité qui caractérise notre Etat en situation post-conflit »

C’est la réponse du ministre de la communication et medias aux propose de la rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Lambert Mende rassure cependant que le gouvernement cherche à faciliter la situation de ces défenseurs des droits de l’homme.

Pour Lambert Mende, la RDC est un Etat fragile en situation post-conflit : « Il n’y a pas un seul secteur qui soit à l’abri de cette fragilité qui caractérise notre Etat en situation post-conflit. Tout le monde travaille dans la précarité, y compris les défenseurs des droits de l’homme, qui ne sont pas une catégorie qui est sur une île. Ils sont tous dans ce Congo qui a des problèmes. Donc, ce qu’elle constate n’est qu’une réalité qui touche tous les secteurs. Nous souhaitons réellement leur faciliter les choses. Mais ce qui nous intéresserait, c’est que Mme Sekaggya nous liste un certain nombre de faits qui indiquent justement qu’ils sont considérés, par certaines personnes revêtues de notre autorité, comme des ennemis. Mais même lorsqu’on parle de cas d’assassinat, qui sont des assassinats souvent crapuleux, pourquoi attribuer cela au gouvernement ? Nous ne comprenons pas. Là, on est une peu perplexe. »