Des prévenus (de dos) face aux magistrats militaires, attendant le verdict (image d'archives)
Le tribunal militaire de garnison vient de condamner à de lourdes peines 5 prévenus Maï-Maï du territoire d’Opala. Ceux-ci sont reconnus coupables de viols massifs sur plus de 30 femmes de Lieke Lesole, une localité située à 365 kilomètres de Kisangani. Le verdict est tombé après 11 jours d’audience. Trois prévenus ont été condamnés à la servitude pénale à perpétuité, le quatrième prévenu, bénéficiant de circonstances atténuantes, écope de 30 ans de prison ferme. Le 4ème prévenu, actuellement en fuite, est condamné par défaut à la même peine que les trois premiers, rapporte radiookapi.net
Le verdict est tombé mercredi peu avant le retour à Kisangani de la délégation de la chambre foraine. Ce jugement a été rendu possible grâce à un appui important logistique de la Monuc dans le cadre de son mandat d’accompagnement des autorités congolaises dans la lutte contre l’impunité.
Sur les 5 prévenus, seuls 4 étaient présents au procès. Il s’agit de Basele Lutula, alias « colonel Thoms » ; Osumaka Loleka, alias « effacer le tableau » ; Kipeleka Nyembo, alias « Katamoto » ; et Okanga Likunda alias « Musique ».
Les trois premiers ont été condamnés à la servitude pénale à perpétuité, notamment pour crime contre l’humanité, détention illégale d’arme de guerre, destruction méchante, coups et blessures simples.
Le quatrième prévenu, Okanga Likunda, bénéficiant de circonstances atténuantes dues à son faible niveau d’instruction, écope de 30 ans de prison ferme. Pour sa part, le cinquième prévenu, Koti Eteke alias « Likolo Yangomba », actuellement en fuite, est condamné par défaut à la même peine que les trois premiers.
Tous ces condamnés sont également sommés de payer, en solidarité avec l’Etat congolais, une somme en francs congolais pour un montant de 10 000 dollars américains à chacune des victimes de violence sexuelle, et 2500 dollars aux victimes de coups et blessures.
Rappelons que ces Maï-Maï avaient investi le village de Lieke Lesole en juillet 2007. Outre le viol d’une trentaine de femmes, dont 8 mineures, ils s’étaient livrés à des pillages et à des tortures sous le sceau de l’opération « Etakata » qui signifie nettoyage ou ville propre. Opération qu’ils avaient inventée pour des motifs inavoués.
