Médias : La Ham à l’heure du bilan, 5 ans après

La Haute autorité des médias (Ham) vient de totaliser ses 5 ans d’existence. A l’issue d’une assemblée plénière jeudi dernier à Kinshasa, le président de cette institution d’appui à la démocratie a jugé le bilan positif, rapporte radiookapi.net

Pour Primo Makambilwa, la Ham a réussi, en toute indépendance, à insuffler un discours responsable dans les médias pendant la période électorale pour une transition douce. Il explique : « Nous sommes dans un processus post-conflit. Chacun avait sa télévision, nous avons travaillé pour ramener tous ces médias là à user d’un langage responsable, à utiliser des techniques de communication qui permettent aux uns et aux autres d’avoir accès à tous les médias et d’éviter l’injure facile, l’appel à la haine et à la violence. Nous avons mis en place des services de vigilance électorale, redressé, à la minute près, tout dérapage qui pouvait se passer sur les médias tant à Kinshasa que dans toutes les provinces. Donc, ça nous a permis de faire atterrir en douceur la transition. »rn rnCependant, le président de la Haute autorité des médias reconnaît qu’il y a encore du chemin à parcourir et déplore le foisonnement dans le secteur avec certains médias sans contenu, d’après lui. A la place, il aurait plutôt souhaité un regroupement multimédia.

Par ailleurs, au cours de l’assemblée plénière de jeudi, la Ham a pris quelques mesures coercitives contre certains médias, notamment la suspension pour 15 jours de l’émission « Matinée en or » de Mirador Tv, pour récidive. Selon Primo Mukandilwa, cette tranche s’est transformée en plateau de diffamations, d’attaques personnelles et de règlements de compte. Ce qui est une déviation au regard de la loi sur la liberté de la presse, a-t-il indiqué.

L’Anep reconnaît le mérite, mais…

A l’Association nationale des entreprises audiovisuelles privées (Aneap), son président Kibambi Shintwa, patron de Numerica, se félicite, dans l’ensemble, du travail fourni par la Haute autorité des médias. Il l’a souligné également à Okapi : « D’une manière globale, disons qu’ils ont fait leur travail. Chaque fois qu’il y avait des failles, ils essayaient de rappeler les médias à l’ordre. Mais ce que l’on peut, peut-être déplorer, c’est un certain caporalisme, qui, dans une certaine mesure, se justifiait, parce que, avec ces proliférations des médias à laquelle on a assisté, et quand on sait que, dans tous ces médias là, tout le monde n’a pas été sérieusement formé, les dérives étaient vite arrivées, qu’il y ait comme ça une autorité de régulation qui rappelle à l’ordre, je crois que ç’a été positif. ». Kibambi Shintwa de poursuivre : « Mais, la question que je me pose : est-ce que, chaque fois qu’ils ont appelé les uns et les autres à la modération, ont-ils réussi ? La question reste sans réponse. Mais, ils ont beaucoup écrit pour rappeler les uns et les autres à la mesure, je crois que ça c’est positif. Il faut quand même qu’il y ait quelqu’un pour vous rappeler vos devoirs, malheureusement, ils n’étaient pas toujours en mesure de nous rappeler nos droits. »