Tshikapa : un naufrage de plus sur la rivière Kasaï, 9 morts

Kyabuntu à côté de 2 autres bateaux, avant le naufrage (archives)

Kyabuntu à côté de 2 autres bateaux, avant le naufrage (archives)

Le bilan du naufrage d’une baleinière sur le Kasaï, près de la localité de Kavudi, vient de s’alourdir : de 6 à 9 corps repêchés et 40 rescapés. Bilan fourni par l’équipe mixte (Force navale, DGM et Service renseignement militaire) dépêchée à Kavudi qui s’est rendue sur place et qui est rentrée en début d’après-midi de ce mardi à Tshikapa. Selon cette équipe, la surchage et un vent violent seraient à l’origine du drame. Les recherches continuent car le nombre exact des passagers reste indéterminé, rapporte radiookapi.net

Les membres d’équipage n’ont pas été retrouvés sur place. Ils ont fui les représailles. Le rapport sommaire de cette équipe mixte confirme l’appartenance de la baleinière accidentée aux établissements Trans-Nyalongo. La baleinière se rendait de Mayimbi à Tshikapa. L’équipe s’est entretenue avec quelques rescapés. Ceux-ci ont précisé que l’embarcation transportait près d’une centaine de personnes en majorité des femmes et des élèves. Quant aux causes de l’accident, ces rescapés sont divisés. Certains parlent de la surcharge tandis que d’autres croient à la thèse du vent violent survenu au confluent avec la rivière Nsumbuji. Et sur place, la baleinière a coulé avec toute sa cargaison dont la grande partie était constituée des produits vivriers.

Plusieurs autres sources contactées à Tshikapa doutent de l’indemnisation des victimes de cet accident. Ces sources constatent avec regret que la plupart de baleinières qui mouillent les eaux du territoire de Tshikapa ne sont jamais assurées. rnCe drame survient deux jours après le naufrage des deux autres bateaux dans la province du Katanga sur le fleuve Congo et sur la rivière Luapula.
Il faut dire qu’au lendemain des accidents des bateaux survenus au Katanga, le ministre provincial des Transports a publié une série de mesures applicables dans le cadre du transport fluvial et lacustre. Le ministère exige, entre autres, la tenue à jour du manifeste par chaque équipage et son archivage par l’administration publique.
Quant au naufrage survenu au courant de la semaine dernière sur la rivière Luapula, les autorités locales ne sont toujours pas en mesure de dire combien de passagers étaient montés à bord. En rapport avec le bateau Kyabuntu qui a fait naufrage au Katanga, le manifeste détenu par le commissariat fluvial comportait 58 passagers, pourtant le nombre de morts repêchés et celui de rescapés se situait autour de 130 personnes. Selon les témoignages de rescapé, 190 passagers voyageaient au bord du Kyabuntu. Depuis sa cachette à une dizaine de kilomètres du lieu d’accident, le capitaine du bateau Valery Bukadibwepu a donné sa version des faits : «Les clients de Kyabuntu étaient au nombre de 97 personnes et puis 5 personnes ont été recommandées par le bureau du commissariat fluvial, 5 personnes de la force terrestre, 3 de la force navale. Voilà le nombre de passagers sans compter les enfants. Nous n’enregistrons pas les enfants parce qu’ils ne paient pas des tickets de voyage. »

Pour rappel, au courant de ce même mois de septembre, ce même bateau Kyabuntu a fait naufrage le 14 septembre dernier toujours sur le Lualaba [Ndlr : partie supérieure du fleuve Congo], à 7 kilomètres de la localité d’Ankoro. Les sources sur place ont indiqué que 190 passagers avaient voyagé à bord de cette embarcation.