Onu : bientôt un représentant spécial chargé de la lutte contre les violences sexuelles

Ban ki Moon à Goma

Ban ki Moon à Goma

Le Conseil de sécurité vient d’adopter la résolution 1888 demandant la cessation complète par toutes les parties en conflits armés à travers le monde des actes de violences sexuelles. Cette résolution rédigée par les Etats-Unis qui assure la présidence tournante du Conseil, demande également au secrétaire général des Nations Unies de créer un poste de représentant spécial chargé de la lutte contre ce fléau, rapporte radiookapi.net

Ce poste permettrait ainsi à la communauté internationale de coordonner des actions dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles. Selon Mme Hilary Clinton, secrétaire d’Etat américaine qui a présidé les travaux ayant débouché sur la résolution 1888, celle-ci va permettre de faire un pas en avant dans les efforts, à l’échelle mondiale, pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux enfants dans les zones des conflits armés. Elle a laissé entendre que la fin de ce fléau, particulièrement en Afrique, est une priorité des Etats-Unis. La secrétaire d’Etat américaine avait déjà soulevé cette question lors de sa visite de travail en août dernier en République Démocratique du Congo où les violences et les atrocités sexuelles sont commises à une grande échelle, et de manière systématique contre les femmes et les filles, notamment dans les régions instables de l’Est et du Nord Est.

Et lors de ses contactes avec les officiels congolais, l’ex-première dame américaine n’avait pas caché son exaspération en constant qu’en ce 21e siècle, on assistait encore à « terrible tendance à utiliser les violences sexuelles comme arme de guerre pour intimider, démoraliser et pousser la population à fuir. » Mme Clinton avait exhorté ainsi le gouvernement congolais et d’autres gouvernements de la région [Grands Lacs] à plus d’efforts dans la lutte contre ces actes. Elle avait demandé également aux ONG et à la société civile de s’impliquer dans ce combat. Par ailleurs, dans le cadre de cette lutte, la secrétaire d’Etat américaine avait mis un accent particulier sur la nécessité de ne pas laisser impunies toutes les personnes qui seraient reconnues coupables des actes de violences sexuelles.

Cas du Sud-Kivu

Au Sud-Kivu, une commission provinciale de lutte contre les violences sexuelles a été mise en place. Après des investigations, cette commission a révélé le nombre de victimes de violences sexuelles dans cette province est passé de 2 383 en 2 008 à 2 587 en août 2 009. Soit une augmentation de 8,56%. Les auteurs de ces violences, selon le rapport de cette commission se recrutent surtout dans les bandes armées en débandade, mais aussi parmi certains éléments des forces congolaises régulières.

La semaine dernière, la population de Shabunda, le territoire le plus enclavé de la province du Sud-Kivu, a remis un mémo à Alan Doss sur les violences sexuelles et la situation de déplacés, deux préoccupations majeures pour lesquelles les habitants de cette contrée souhaiteraient des solutions rapides. Réagissant à ce mémo, le représentant spécial du secrétaire général en RDC avait indiqué que la solution à ces problèmes résidait dans l’application sans faille du plan de stabilisation de l’Est de la RDC.

A l’ouest aussi

Pour le cas de la RDC, les violences sexuelles ne sont pas que commises dans l’Est du pays en proie à plusieurs années de conflits armés. Le fléau a gagné pratiquement presque tous les coins du pays, certes à un degré moindre par rapport à la partie orientale. Dans le Bas Congo par exemple, une province de l’ouest du pays, des ONG locales ont répertorié 475 cas de viols rien qu’au premier semestre 2 009. Des statistiques qui placent cette province en 4e position sur le plan national. Selon ces ONG, ces actes sont commis principalement dans les zones d’accueil des Congolais refoulés d’Angola.