Les 17 religieux ont quitté le diocèse de Manono depuis le 13 septembre dernier et sont tout simplement rentrés en famille. Ils reprochent à leur évêque, Mgr Vincent de Paul Kwanga Njubu, d’afficher un comportement qui ne cadre pas avec la foi chrétienne catholique. Les prêtres démissionnaires en appellent à l’implication de Rome pour trancher ce problème, rapporte radiookapi.net
L’abbé Aimé Ilunga, un des prêtres démissionnaires revient sur les circonstances de leur départ, lui et ses collègues, du diocèse : « Lors d’une visite pastorale, l’évêque s’est adressé à un esprit, qui est païen, qu’on appelle Mukalayi, qui ne cadre pas avec notre foi »
D’après le prêtre, une délégation est venue les écouter [Ndlr : elle a écouté les 17 prêtres et l’évêque], sans résoudre vraiment le problème. Elle a juste réhabilité l’évêque alors que les abbés lui reprochent de beaucoup de maux. « Qu’est-ce qu’on peut dresser face à ces griefs que nous avons reprochés à l’évêque. C’est la raison pour laquelle les 17 prêtres se sont dit : ça ne sert à rien d’être là en train de lutter pour rien. On risque même de causer des scandales dans la foi des chrétiens. C’est pourquoi, nous, on dit, pour défendre notre foi, nous ne pouvons pas alors rester sous la direction de cet évêque… Alors carrément on quitte et on rentre dans nos familles », explique l’abbé Ilunga.
Le prêtre demande à Rome de trancher le problème. Nous avons tenté en vain de joindre l’évêque de Manono.
Pour rappel, Mgr Kwanga est né le 24 janvier 1956 à Budi. Ordonné prêtre de Kongolo le 31 août 1988, il est ensuite nommé évêque de Manono le 18 mars 2005, avant d’être intronisé trois mois plus tard, le 18 juin 2005. Manono, fait partie, avec Kongolo et Kindu, des diocèses spiritains.
Il faut rappeler aussi qu’il y a 5 mois, on a assisté à des démêlées similaires au sein de l’Eglise catholique à Lwebo, au Kasaï Occidental. Un prêtre était entré en rébellion contre son évêque. Il s’agit de l’abbé curé de la paroisse Saint Jean Baptiste de Lwebo. Il refusait d’obtempérer à la décision de l’évêque le suspendant de ses fonctions de curé. Selon des sources concordantes, tout a commencé lorsque, avant d’aller en mission, l’abbé curé a jugé bon de fermer le réfectoire du couvent. Pendant son absence, deux de ses collègues ont été contraints de faire appel, le jour de la fête des légionnaires, à un menuisier pour accéder à ce réfectoire. Chose que l’abbé curé n’a pas appréciée à son retour. Ce dernier saisira ainsi le parquet de Lwebo et l’ANR (Agence nationale de renseignements) auprès desquels il accusera ses collègues de destruction méchante et d’injures à son égard. Informé de Rome où il est en mission, le vicaire épiscopal a suspendu l’abbé curé et confié son intérim à l’économe de la paroisse. Et le prêtre suspendu a vite fait de contester la décision de son évêque qu’il a juge illégale. Ce qui a entraîné l’agitation au sein de la paroisse. Toutes les portes de la cathédrale sont restées fermées et certains bureaux et chambres du couvent inaccessibles durant 4 jours, suite à cet incident.
A son retour au pays, le vicaire épiscopal avait saisi le parquet de Lwebo pour que ce lieu bloqué soit rouvert aux autres prêtres et à la communauté chrétienne.