Goma : 9 ans après sa mort, les Congolais se souviennent de Mgr Kataliko

Ce dimanche 4 octobre, les amis et connaissances et aussi les proches de l’ancien évêque du diocèse de Butembo-Beni et ancien Archevêque de Bukavu, commémorent le 9e anniversaire de sa mort. Le prélat a quitté la terre des hommes le 4 octobre 2000, à Rome, rapporte radiookapi.net

A cette occasion, la fondation qui porte le nom de l’illustre disparu, la Fondation Monseigneur Emmanuel Kataliko, Fomeka organise plusieurs activités. Outre la messe de suffrage qui se dit en son honneur à la paroisse Saint Esprit de Goma, la Fomeka se propose également de distribuer des vivres aux malades de l’Hôpital Général de référence de Goma, ainsi qu’aux enfants malnutris du Centre nutritionnel de la paroisse Notre Dame d’Afrique du quartier Katoyi.

Né en 1932 dans le territoire de Lubero, dans la partie est de la République démocratique du Congo, celui qui deviendra archevêque de Bukavu est né lors de la plantation des bananes appelés « kasiksi » en kiswahili. Ce genre de bananes est normalement destiné à la fabrication de la boisson alcoolique locale. Pendant que ses parents préparaient les trous pour planter les régimes de bananes, sa maman a senti les douleurs d’enfantement. Elle fut directement acheminée à l’hôpital. Au moment où son papa achevait le travail, un message vint de l’hôpital affirmant la naissance d’un fils qui serait alors appelé Kataliko. Ce nom est en kinande, une des tribus du nord-est de la République Démocratique du Congo et il signifie « enterrer »

Né d’une famille pieuse, il reçut le nom d’Emmanuel Kataliko pour signifier que Dieu était avec eux lors de l’enterrement de leurs bananes. Cet événement constituait une prophétie pour Kataliko puisque plus tard il devint un fervent serviteur de Dieu. Il fut d’abord évêque du diocèse catholique de Beni-Butembo, puis archevêque de l’archidiocèse de Bukavu. Plus d’une personne l’ont présenté comme un homme de prière. Il avait également une dévotion mariale assidue.

Sur le plan social, Kataliko était connu comme un remarquable agent de développement. En effet, il a réalisé beaucoup d’oeuvres sociales, entre autres, la construction de l’Université catholique de Graben à Butembo, l’amélioration de l’habitat dans sa société et la création des routes de desserte agricole pour relier la ville aux villages environnants.

Durant les dernières années de sa vie, Kataliko ne s’est pas contenté seulement d’adresser des supplications à Dieu afin que la guerre cesse dans son pays en particulier et en Afrique centrale en général, il s’est également investi corps et âme dans la recherche de la paix à travers ses exhortations, ses déclarations et ses contacts avec les autorités politiques concernées par la guerre.

Dans sa lutte pour la justice, il a élevé la voix pour dénoncer le non respect des droits de l’homme dans sa région ainsi que les actes criminels commis par les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie avec leurs allies rwandais. Cela lui a valu une relégation de sept mois loin de son diocèse. La peur ne l’a jamais empêché d’annoncer à temps et à contretemps la bonne nouvelle de Christ, bonne nouvelle à porter aux pauvres.

Le prédécesseur de l’archevêque Kataliko, Mgr. Christophe Munzihirwa, fut assassiné par les rebelles en pleine rue de Bukavu le 29 octobre 1996. Mgr. Kataliko, lui, est mort à Rome où il était transféré pour des soins suite à une crise cardiaque. Celle-ci est intervenue probablement suite aux tortures morales dont il était l’objet dans sa lutte contre l’occupation rwandaise à l’est de la République Démocratique du Congo. Il a rendu l’âme le 4 octobre 2000.