L’ancien président du bureau de l’assemblée du Kasaï-Oriental, François-Xavier Kabala pourrait être traduit en justice ainsi que l’ancien questeur et cinq autres membres du personnel administratif de cette institution provinciale. Ils sont accusés de détournement de plus de 190 millions de francs congolais, rapporte radiookapi.net
C’est ce qui ressort de la plénière de samedi dernier à l’assemblée provinciale du Kasai-Oriental. Les députés provinciaux ont consacré cette plénière à l’examen du rapport de la commission spéciale de contrôle de comptabilité et des ressources matérielles et financières de l’institution. Dans ce rapport, la commission indique que sur les 190 millions de francs congolais, 75 millions sont mis à la charge de l’ancien président de l’assemblée provinciale, François-Xavier Kabala. Un montant qui était destiné, d’après la commission, à l’installation de députés. Il est également reproché à l’ancien président du bureau d’avoir négocié seul le marché pour l’achat des véhicules de députés ainsi que la confiscation du pouvoir du bureau.
L’incriminé rejette en bloc toutes les allégations d’abus mises à sa charge. « Je n’ai rien détourné ». clame-t-il en appelant à l’interprétation des chiffres. « Et si vous interprétez [les chiffres], vous arrivez naturellement à des aberrations, à des conclusions tendancieuses. Parce que, du moment où, l’institution qui a tout fait pour que je démissionne, la même institution se fait juge et partie. Ils utilisent le contrôle des finances pour me salir. Moi je ne peux que souhaiter que le dossier soit traité par des personnes neutres. »
Par ailleurs, dans la salle, un débat houleux a opposé certains députés provinciaux sur les irrégularités observées dans ce rapport, d’après quelques uns d’entre eux, notamment, l’absence des procès verbaux d’audition des incriminés, la reprise de certaines rubriques des fonds décaissés et justifiés et la prise en compte de certains documents comptables non signés ou annulés. François Kabala appelle ainsi le gouvernement central à organiser un audit indépendant sur tous les fonds envoyés au Kasaï-Oriental.
Les griefs datent…
Au fait, les accusations de détournement contre l’ancien président de l’assemblée provinciale du Kasai-Oriental remontent à 2 008. Mi-juin de l’année dernière, la commission de contrôle de cette assemblée avait accusé le bureau de l’institution de mauvaise gestion, aussi bien des finances, du personnel que de l’intendance. Le député Lunkamba Ntambwe, alors président de cette commission avait, au cours d’une plénière, avait fait part de nombreuses irrégularités qui caractérisaient, selon lui, la gestion des ressources humaines, financières et logistiques par le bureau Kabala. Depuis lors, le climat au sein de l’assemblée provinciale est resté vicié et emprunt de suspicion au point certaines plénières ont été émaillées, comme celle du 16 février 2 009, d’incidents malheureux avec des échanges de coups entre députés.
La démission
Et le point culminant de la crise c’était la démission en mars du président François Xavier Kabala Ilunga Mbidi de se fonctions. Le démissionnaire justifié sa décision par sa volonté de « préserver la paix sociale et l’harmonie au Kasai-Oriental suite à l’échec de toutes les démarches visant le retour de l’entente au sein de l’institution ». « Je demande pardon pour les faiblesses et les excès qui m’ont été attribués. En âme et conscience, je me désengage de l’assemblée provinciale », avait-il déclaré.