La 15e session de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) se tiendra en 2 010 à N’djamena, au Tchad. C’est l’une des résolutions prises samedi à Kinshasa, à l’issue des travaux de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation régionale dont l’objectif ultime est d’aboutir à l’intégration physique, économique et monétaire des pays membres, rapporte radiookapi.net
Le bâton de commandement de la CEEAC est donc passé du Congolais Joseph Kabila au Tchadien Idriss Deby. Ce dernier n’a pas tardé à demander aux pays membres de la communauté de s’acquitter de leurs cotisations. Concernant la 14e session qui s’est tenue à Kinshasa (RDC) la semaine dernière, le conseil de chefs d’Etat et de gouvernement s’est félicité des progrès réalisés dans la région , notamment, dans le domaine de la paix et de la sécurité, condition sine que none pour une effective intégration physique, économique et monétaire envisagée par les pays membres de la CEEAC. Et, selon Raymond Tshibanda, ministre congolais de la Coopération internationale et régionale, les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris, au terme de cette 14e session, l’engagement de mettre en application les réflexions et les recommandations prises par leurs experts dans les différents secteurs, en vue de faire face à la crise financière et économique mondiale.
Dos Santos, le grand absent
Créée le 18 octobre 1983 par les membres de l’UDEAC et les membres de la CEPGL ainsi que Sao Tome et Principe, la CEEAC s’était fixé un certain nombre de missions, parmi lesquelles, la promotion et le renforcement d’une coopération harmonieuse et un développement équilibré, l’abolition entre les Etats membres, des droits de douane et toutes autres taxes à l’importation et à l’exportation des marchandises, l’établissement et le maintien d’un tarif douanier extérieur commun et la suppression progressive entre les Etats membres des obstacles à la libre circulation des personnes, des biens et des services. La promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région sera intégrée plus tard, en 1999, comme l’un des objectifs à atteindre par cette communauté. C’est cette année là que l’Angola, qui n’était jusque là qu’un simple observateur, adhéra à la CEEAC comme un des Etats membres.
Vingt-six ans après la communauté se recherche encore au regard des missions qu’elle s’était assignées en 1983. Preuve, concernant la circulation des personnes et des biens, les temps sont plutôt tendus entre l’Angola, et la RDC, les deux pays membres les plus importants de la sous région de par leurs superficies et leurs ptentialités humaines et naturelles. En effet, en réaction aux expulsions répétées de ses ressortissants d’Angola, le gouvernement de la RDC avait décidé de renvoyer l’ascenseur à son voisin du sud. Et les expulsions réciproques de part et d’autre de deux frontières ont pris une telle ampleur que Kinshasa et Luanda se sont résolus de suspendre ces opérations. Malgré cette accalmie, le climat n’en reste pas moins tendu, surtout qu’au problèmes des expulsions réciproques, s’est ajouté celui des incursions des troupes angolaises dans la province congolaise du Bas-Congo. Voilà pourquoi l’absence du président anglais Dos Santos à la 14e session de la CEEAC a été remarquée, et surtout mal perçue par plusieurs observateurs de la situation de la sous région d’Afrique centrale.
Kinshasa joue à l’apaisement
Pour ces observateurs, la présence de Santos à Kinshasa lui aurait certainement permis, avac son homologue congolais Joseph Kabila, de trouver une solution durable sur la question des expulsions réciproques de leurs ressortissants en situation irrégulière de part et d’autre de deux frontières, surtout que la 14e session de la CEEAC venait de confirmer l’option de l’intégration physique des pays membres.
Dos Santos serait-il irrité contre la RDC ? Beaucoup d’observateurs se posent encore cette question surtout que c’était pour la deuxième fois en moins de deux mois, que le président amgolais a estimé se faire représenter à une rencontre des chefs d’Etat tenue à Kinshasa. La première fois, c’était en septembre dernier avec un sommet de la SADC, une organisation dont l’Angola, à l’instard de la RDC, est également membre. Mais, malgré, Kinshasa joue à l’apaisement. D’abord, au sujet des absences de Dos Santos aux rendez-vous de la capitale congolaise, le gouvernement congolais, par son porte-parole, le ministre de la Communication et média, Lambert Mende, estime qu’on ne doit rien dramatiser et que de toute manière, chaque cgef d’Etat a son propre calendrier. « Si un chef d’Etat ne se présente pas à un sommet, il ne nous appartient pas de lui demander des comptes. Il a des comptes à rendre à son peuple, il a son propre calendrier. L’essentiel pour la CEEAC, c’est que l’Angola soit représenté et l’Angola a été valablement représenté », a expliqué Mende à ce propos.
Par ailleurs, le gouvernement congolais ne reconnaît pas une quelconque incursion ou présence des troupes angolaises à Tshela, dans le Bas-Congo, comme l’ont annoncé plusieurs sources la semaine dernière.