Kinshasa : Ross Mountain quitte les Nations unies, optimiste pour l’avenir de la RDC

Ross Mountain

Ross Mountain

Après 5 ans d’activités, le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies en RDC, Ross Mountain, quitte son poste et les Nations unies, le vendredi 6 novembre. Au cours d’une conférence de presse, mardi au quartier général de la Mission de l’Onu au Congo (Monuc) à Kinshasa, il s’est dit optimiste pour l’avenir de la RDC au regard des progrès enregistrés dans le pays ces dernières années. Toutefois, il a reconnu que beaucoup de défis restent à relever, rapporte radiookapi.net

Parmi les progrès réalisés, Ross Mountain évoque la fin de la guerre qui a duré près de 8 ans entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et différents mouvements rebelles congolais. Il se réjouit que le processus ait abouti à l’organisation des élections démocratiques en RDC en 2006. Il s’agit de toutes premières élections libres organisées dans ce pays après 45 ans de l’accession de la RDC à l’indépendance et la plus grande opération de soutien électoral jamais menée par les Nations unies au monde, a estimé Ross Mountain. Mais, les élections ne vont pas apporter de changement automatique en RDC, a-t-il ajouté. Pour cela, il a appelé les Congolais à travailler plus pour développer leur pays.

Autre motif de satisfaction de Ross Mountain : la pacification des plusieurs zones qui constituaient des « no man’s land » en RDC. Le cas du district de l’Ituri, en Province Orientale, dans le nord-est de la RDC. Les efforts de pacification accomplis par la Monuc ont permis à des millions des personnes déplacées de regagner leurs foyers, a-t-il soutenu, permettant ainsi à des nombreux enfants de retrouver le chemin de l’école.

Par ailleurs, Ross Mountain a reconnu que beaucoup de défis restent à relever ; notamment sur le plan sécuritaire. La réforme de l’armée et de la police congolaises doit s’accélérer pour assurer la protection des populations civiles. Répondant à une question d’un journaliste sur le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch sur la commission des crimes sur les civils par les FARDC, Ross Mountain a affirmé que la Monuc partage les préoccupations des ONG. C’est pourquoi, le secrétaire général adjoint des Nations unies a annoncé dimanche à Goma, au Nord Kivu, la suspension de l’appui logistique de la Monuc aux éléments FARDC qui se compromettent dans des exactions sur les civils, a-t-il poursuivi. D’après Ross Mountain, cette décision s’inscrit dans la droite ligne de l’opération « Tolérance zéro » prônée par le président Joseph Kabila.

Ross Mountain, qui était également le coordonnateur humanitaire des Nations unies en RDC, se dit fier d’avoir contribué aux opérations humanitaires de grande envergure en RDC. Des opérations qui ont permis l’assistance de 19 millions des Congolais en 2008. Il a aussi indiqué que l’assistance des Nations unies se poursuivra après son départ. A ce sujet, un plan d’assistance va être soumis aux bailleurs prochainement, a-t-il précisé.

Fructueux mandat aux Nations unies

Ross Mountain a accompli une carrière de plus de 36 ans au sein du système des Nations unies, en particulier dans les domaines du développement économique et social et des affaires humanitaires. Il a été nommé représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu pour la RDC par Kofi Annan le 15 novembre 2004. De janvier à octobre 2004, il avait servi comme représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies pour l’Irak et représentant spécial du secrétaire général ad intérim de janvier en août 2004. Il remplaça Sergio Vieira De Mello, Représentant spécial du Secrétaire général, tué à Bagdad lors d’une attaque terroriste contre le quartier général des Nations unies le 19 août 2003. Au cours de cette période, il avait également servi comme coordonnateur résident des Nations unies, coordonnateur humanitaire et représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Irak.

D’août 1998 à décembre 2003, M. Mountain a servi comme coordonnateur assistant du secours d’urgence et directeur du bureau chargé de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) à Genève. A ce titre, il a servi comme président du ‘Inter-Agency Standing Committee Working Group’ et comme représentant spécial du secrétaire général pour nombre de missions humanitaires, y compris dans la crise du Timor Est (1999), les inondations au Mozambique (2000) et la crise humanitaire au Liberia (2003).
C’est dans ces fonctions qu’il avait visité la RDC pour la première fois pour superviser la réponse humanitaire internationale à l’éruption du volcan Nyiragongo, désastre qui affecta Goma au Nord Kivu en janvier 2002. Avant Ocha, il avait servi comme coordonnateur résident des Nations unies et représentant résident du Pnud au Liban de 1995 à 1998. Il a occupé bien d’autres fonctions aux Nations unies. C’est en 1973 qu’il a effectué sa première mission aux Nations unies comme officier de liaison de la Jeunesse inter-Agences au sein de la division des affaires sociales à Genève. Auparavant, il avait travaillé au sein de plusieurs organisations non gouvernementales internationales basées en Europe