Les différentes juridictions de Kisangani ont enregistré, ces 4 derniers mois, environ 200 cas de viols. Mais, la plupart des cas demeurent sans décision judiciaire rendue, a indiqué, vendredi à radiookapi.net, la coordonnatrice de la clinique juridique de Kisangani. Les autorités judiciaires locales ont reconnu cette situation et promis d’y remédier.
La léthargie dans le traitement des dossiers relatifs aux violences sexuelles finit par décourager plusieurs victimes. Ces dernières préfèrent recourir plutôt aux arrangements à l’amiable avec les familles de leurs bourreaux, a expliqué Marie-José Otshumba, la coordonnatrice de la clinique juridique de Kisangani, une structure d’accompagnement des victimes des violences sexuelles. Les procédures d’instruction des dossiers enregistrés en justice sont souvent entachées d’irrégularité. A cela s’ajoute le non respect du délai imparti pour rendre le jugement, a soutenu Me Otshumba.
«Au niveau du tribunal de paix de Kabondo, nous avons 21 décisions qui ont été rendues sur une soixantaine de cas enregistrés. Au niveau du tribunal de grande instance, sur une cinquantaine, il y a douze décisions qui ont été rendues. Les Officiers de police judiciaire (Opj) traînent plusieurs mois avec des dossiers sans les rendre au parquet. Et quand ces dossiers arrivent au niveau du parquet, ils ne sont pas examinés immédiatement. Tout ce temps passé peut décourager les victimes», a-t-elle expliqué.
Pour sa part, le nouveau juge président du tribunal de grande instance de Kisangani, Ole Mangala, a reconnu avoir trouvé plusieurs dossiers de viol en délibéré. Ce retard, selon lui, est justifié notamment par la permutation et les vacances des magistrats de son ressort. Il a, toutefois, promis de s’y pencher personnellement.