Kinshasa : arrêt de travail dans les magasins du marché central, le mouvement se durcit

Les magasins situés sur l’avenue du Commerce et au marché central sont restés fermer ce vendredi. Jeudi, le mouvement d’arrêt de travail n’avait affecté que les commerces tenus par les expatriés, contrairement à ce vendredi. Les employés congolais des commerçants expatriés revendiquent des meilleures conditions salariales, rapporte radiookapi.net

Le mouvement avait semblé éphémère lorsqu’elle débutait jeudi. Les vendeurs des commerces tenus par des expatriés, principalement les ressortissants indopakistanais et libanais, avaient refusé de travailler. Une seule revendication était brandie dans leur cahier des charges : payer leurs salaires au taux de 920 Francs congolais pour 1 dollar américain. Ils décriaient ainsi le taux de 560 Francs congolais pour 1 dollar américain tel qu’ appliqué par leurs employeurs. Ce vendredi, ils ont élargi leurs revendications. Ils exigent désormais l’application par tous les employeurs du secteur de commerce, l’application de l’ordonnance 80/040 portant modification et fixation du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti). Il revient actuellement à 3$ US le jour. Taux que la plupart des employeurs de ce secteur n’appliquent pas.

L’arrêt de travail était annoncé

Dans un mémo transmis au ministre de l’emploi, le 26 octobre dernier, l’intersyndicale annonçait un préavis d’arrêt de travail au 11 novembre à 16 heures si aucune démarche n’est entamée pour répondre à leurs revendications. De toute évidence, les employeurs sont restés sourds à cet appel. Il en est de même des instances gouvernementales saisies.
Les quelques téméraires qui ont essayé d’ouvrir leurs magasins ce vendredi se sont vite ravisés. Ils ont subi les menaces de ceux qui observaient l’arrêt de travail. Selon des témoins, des policiers intimaient aussi l’ordre à certains tenanciers de fermer leurs commerces pour, disaient-ils, ne pas envenimer la situation.

La FEC se défend

A propos de ce mouvement, le chargé du secteur du commerce à la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Dieudonné Kasembo Nyembo a affirmé à radiookapi.net que cette brouille est l’œuvre des entrepreneurs qui ne sont affiliés à aucune organisation patronale. Ces derniers ne sont pas encadrés et n’appliquent pas scrupuleusement la réglementation sur le commerce, selon lui. Toujours d’après M. Kasembo, cette situation pénalise les membres de la FEC respectueux du SMIG. Toutefois, il a reconnu que le mouvement d’arrêt de travail est une action légitime dans la mesure où elle respecte les lois prévues en la matière.
Saisissant l’occasion, il a réitéré l’appel de son organisation au gouvernement afin que ce dernier oblige les opérateurs économiques d’adhérer à une organisation patronale de leur choix.

Les négociations commencées en début d’après-midi ce vendredi entre l’intersyndicale du secteur de commerce et le ministre de l’emploi se poursuivent encore.