Plusieurs décisions prises par les autorités politico-administratives de la RDC ne sont pas toujours respectées. On peut évoquer dans le lot, l’interdiction de rouler avec les voitures aux vitres fumées, de citer les noms des autorités dans les chansons populaires, la réglementation du bail, l’évacuation des places publiques occupées par des vendeurs de Kinshasa. Radiookapi.net s’est penché sur la décision interdisant les tapages nocturnes et diurnes.
La durée de vie des décisions en RDC ne tient que sur la période allant de leur émission à la réception par les services qui doivent les exécuter. C’est le constat fait par des nombreux observateurs. Par moment, les décisions sont exécutées aussitôt qu’elles sont émises, mais souvent elles finissent par tomber dans l’oubli, affirment les mêmes observateurs.
C’est le cas de l’ordonnance du 16 septembre 1925 sur les tapages nocturnes et diurnes. Selon des sources du ministère provincial de la population, sécurité et décentralisation de Kinshasa, cette ordonnance n’a jamais été abrogée. Pourtant, sur terrain, les tapages diurnes et nocturnes sont le lot quotidien des Kinois. Les dispositions de l’ordonnance du 16 septembre 1925 ont été rappelées aux bourgmestres des 24 communes de Kinshasa dans une note circulaire du ministre provincial Godard Motemona en avril 2008. Pour faire appliquer cette décision, le ministre Motemona avait entamé, en octobre dernier, une série des rencontres avec les responsables des églises de réveil et les tenanciers des débits de boisson, principaux auteurs de ces tapages dans la capitale congolaise. Malgré ces initiatives, la situation reste inchangée sur terrain.
Certaines communes de Kinshasa passent pour être championnes en tapages nocturnes et diurnes. Il s’agit notamment des communes de Kalamu, Bandalungwa, Lemba et Barumbu. Dans ces communes, on retrouve le plus grand nombre des terrasses qui servent la boisson et diffusent de la musique à de très forts décibels de jour comme de nuit. Dans certains coins de Kinshasa, les terrasses sont situées à proximité des écoles et des hôpitaux. Pourtant, les bourgmestres disposent de tous les instruments juridiques pour faire appliquer la loi. Malheureusement, constatent les observateurs, celle-ci n’est pas appliquée. Et les raisons de la non-application ne sont pas toujours clairement identifiées. Certains observateurs évoquent la passivité et la complicité de certains agents de l’ordre. Des tenanciers des bars, véreux, versent des pots-de-vin à ces agents de l’ordre. Ces derniers semblent trouver là une bonne occasion de se remplir les poches au grand dam de la population.
Pour l’instant, les responsables du gouvernement provincial affirment qu’ils sont à la phase d’évaluation de la note circulaire du ministre Motemona aux bourgmestres. A l’issue de cette phase d’évaluation, des sanctions seront prises à l’encontre des bourgmestres récalcitrants, annoncent-t-ils.