Kinshasa : le président de la CPI réitère la demande pour le transfert de Bosco Ntaganda à La Haye

Symboles de justice

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Sang-Hyun Song, président de la CPI, en mission en RDC, a exprimé jeudi sa préoccupation de voir le gouvernement de la RDC transférer Bosco Ntaganda à la cour pénale internationale. Cette démarche se situe dans le cadre de la lutte que cette institution judiciaire internationale mène en RDC. Le président de la CPI participait à une conférence parlementaire sur la justice et la paix dans la région des Grands Lacs et en Afrique centrale, rapporte radiookapi.net

M. Sang-Hyun Song évoque l’importance de l’action de la justice internationale en RDC : « La question de la justice et de la paix n’est une abstraction pour personne dans cette salle. Depuis bien trop longtemps, les victimes des crimes les plus graves commis contre vous peuples, ne voyaient pas leurs bourreaux rendre compte de leurs actes. Ces dernières années, les choses ont commencé à changer. Je parle notamment de la contribution que la CPI apporte à la gestion de la justice dans ce pays et dans deux pays voisins, à savoir l’Ouganda et la République Centrafricaine. Je suis convaincu qu’avec le temps, la justice, qu’elle soit exercée par la CPI ou par les juridictions nationales, peut contribuer à rétablir la paix à travers la région »

Pour ce qui est du feuilleton Bosco Ntaganda, la CPI le soupçonne notamment d’avoir procédé à l’enrôlement des enfants de moins de 15 ans dans les rangs de l’UPC (Union des patriotes congolais) de Thomas Lubanga en 2003, pendant qu’il était chef-d’état major de ce mouvement. Puis, après l’arrestation et le transfert de Thomas Lubanga, Bosco Ntaganda avait rejoint le CNDP la rébellion congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda dont il était devenu chef d’état-major. Il a rallié Kinshasa en janvier 2009 et intégré depuis l’armée congolaise au grade de général. Ce ralliement avait considérablement affaibli le chef historique du CNDP, Laurent Nkunda. Ce dernier a arrêté le 22 janvier au Rwanda où il est toujours détenu, deux jours après le lancement d’une opération militaire rwando-congolaise dans l’Est de la RDC, qui s’est terminée fin février.
Voilà. Le 5 juillet 2009, Béatrice Lefrapere, conseillère spéciale du procureur de la CPI, tape du poing sur la table : « Il est temps que le gouvernement de la RDC procède à l’arrestation de Bosco Ntaganda pour le livrer à la Cour pénale internationale ». Mais le ministre congolais de la Communication et Médias, Lambert Mende ne l’entend pas de cette oreille. Pour le gouvernement congolais, tout se fera selon un calendrier déjà expliqué à la CPI, répond le ministre. Il précise que le gouvernement de la RDC tiendra ses engagements conformément aux prescrits du Statut de Rome dont la RDC est signataire. Mais pour l’instant, Lambert Mende estime que la sécurisation de la partie Est du pays est prioritaire, reprenant ainsi pour son compte la position exprimée en début février par le président congolais Joseph Kabila. Ce dernier avait déclaré, au sujet de Ntaganda, que pour lui, “le choix est clair. La paix et la sécurité du Nord-Kivu passent avant toute chose”.