La RDC et le FMI entrent en programme triennal, environ 560 millions USD

RDC-FMI

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C’est fait. L’accord triennal entre la République démocratique du Congo, RDC et le Fonds monétaire international, FMI, a été conclu vendredi à Washington, aux Etas-Unis, lors du conseil d’administration de cette institution financière internationale. C’est le représentant résident du FMI, Samir Jah Jah, qui l’a annoncé vendredi soir même au Premier ministre Adolphe Muzito à Kinshasa. Cet accord permet à la RDC d’accéder enfin aux ressources financières du FMI de l’ordre de plus de 550 millions de dollars américains de soutien au programme de gouvernance, a indiqué le représentant résident. En outre, un bonus pourrait être accordé à la RDC si les résultats de la première revue du mois de mars 2010 s’avèrent positifs, rapporte radiookapi.net

« Le conseil d’administration du FMI vient d’approuver l’accord triennal au titre de la FRPC de facilité en faveur de la RDC, pour un montant d’environ 560 millions de dollars américains sur les 3 années que durera le programme, ainsi qu’un appui supplémentaire dans le cadre de l’initiative PPTE d’environ 60 millions de dollars, afin de réduire le poids de remboursement de la dette vis-à-vis du FMI, d’ici au mois de juin », a déclaré Samir Jah Jah.
Ce programme économique comprend des travaux d’infrastructures, la relance de l’économie par des reformes qui visent à améliorer le climat des affaires, la meilleure allocation des ressources budgétaires par des reformes au niveau des finances publiques, l’amélioration de la qualité de dépenses ainsi que leur suivi et l’exécution du budget, a-t-il indiqué. Pour le représentant résident du FMI, tous ces efforts et toutes ces politiques devraient amener à terme des bénéfices à la population congolaise, notamment par une meilleure gestion macro économique qui permettra de réduire les risques inflationnistes et de dépréciation de taux de change qui touchent les plus pauvres dans ce pays.

Après un long parcours, le bout du tunnelrnLe voyage a été long. C’est près de six ans que la RDC court derrière cet objectif, à savoir la conclusion d’un programme économique avec le FMI et l’allègement de sa dette vis-à-vis de cette institution du Bretton Woods. Cet objectif s’éloignant davantage chaque fois qu’elle s’en approchait. En effet, pour la petite histoire, le 23 juillet 2003, la RDC atteignait le point de décision de l’Initiative PPTE. Elle s’était donnée alors deux ans, avec possibilité d’un flottement jusqu’en 2006, pour atteindre le point d’achèvement.
Justement en mars 2006, suite aux nombreuses difficultés de mise en œuvre du programme conclu en avril 2002 avec la RDC, le FMI mit fin à son soutien formel, hypothéquant toutes les chances de la RDC de prétendre au point d’achèvement de l’Initiative PPTE dans l’échéance qu’elle s’était fixée en juillet 2003 au point de décision.
Mercredi 18 novembre 2009, tous les créanciers bilatéraux de la RDC, membres du Club de Paris se réunissent dans la capitale française. Objectif : se pencher sur le dossier de la RDC. Il s’agit, comme exigé par le FMI, de déduire, au regard des amendements portés aux contrats chinois, des assurances financières nécessaires, pour sceller enfin un nouvel accord formel entre le FMI et la RDC. Il faut noter qu’à Paris, le dossier RDC était traité sans la présence des officiels congolais.

Du 27 septembre au 10 novembre 2009, le FMI effectue une dernière mission en RDC. Les deux parties, le FMI et la RDC, bouclent à Kinshasa, des discussions entamées depuis près de deux semaines auparavant sur le contrat chinois. Ce contrat chinois, il faut le reconnaître, faisait obstacle à un programme économique entre le FMI et la RDC. Tout se passe plutôt bien, comme le confirme le directeur de la zone Afrique du FMI, Brian Hams, dans un point de presse, à l’issue des discussions : ” Ce contrat ne pose plus problème et la voie est ouverte pour l’effacement de la dette extérieure de la RDC.”rnLe chemin se balise davantage le 27 novembre. La primature (Hôtel du gouvernement) confirme les assurances du club de Paris dans un communiqué de presse. Selon le cabinet du Premier ministre, une bonne mise en œuvre de ce programme et la réalisation des déclencheurs de l’initiative PPTE permettront d’atteindre le point d’achèvement avant juin 2010. Par ailleurs, écrit-il, “l’annulation des dettes bilatérales et multilatérales réduira significativement le coût du service de la dette extérieure dans le budget de l’Etat, au bénéfice de dépenses nouvelles de lutte contre la pauvreté dans les domaines de l’éducation, de la santé, etc.
La conclusion du programme triennal avec le FMI le 11 décembre 2009, apparaît comme l’aboutissement de ce long processus.