Goma : les déplacés de Kibati prêts au retour, mais hésitent

John Holmes, dans le camp de Kibati

John Holmes, dans le camp de Kibati

John Holmes, secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires, a demandé dimanche à Goma aux autorités provinciales du Nord-Kivu d’accélérer le retour de déplacés dans leurs milieux. Ceux de Kibati, à environ 16 kilomètres du chef-lieu de la province, sont prêts à retourner dans leurs localités d’origine, mais craignent pour leur sécurité.

Ces personnes redoutent des possibles représailles des autorités administratives établies par le CNDP dans leurs villages. Parmi leurs priorités, les déplacés du camp Kibati ont, certes, fait part à John Holmes , leur intention de rentrer dans leurs milieux d’origine. Ils ont cependant conditionné ce retour à l’établissement préalable dans ces milieux de l’autorité étatique comme gage de leur sécurité.

Point de vue appuyé par Mwami Makombe Déogracias, chef coutumier de Burumba : « Je suis rentré pour aller voir la situation là bas, il faut que la police s’installe d’abord, et après la population pourra suivre. Vous savez que nous sommes juste à la frontière, il n’y a pas de sécurité là bas », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le gouverneur intérimaire du Nord-Kivu reconnaît la légitimité des craintes exprimées par les déplacés de Kibati. Il indique néanmoins que le processus du rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les zones jadis sous contrôle du CNDP est en cours. « La paix ne peut se concevoir que comme un processus, mais il y a des très bons signaux, c’est un processus qui va se poursuivre jusqu’aux chefs de villages, cela va faciliter le rapatriement de déplacés , a rassuré F. Lutaitshurwa.