Moanda : les Congolais manifestent contre leur expulsion de l'Angola

Des coups feux ont été tirés, dimanche, dans la cité de Moanda, à plus de 200 kilomètres à l’ouest de Matadi par des soldats angolais instructeurs à la base militaire de Kitona. Cette information a été confirmée, lundi, par plusieurs sources sur place. Pour l’instant, aucun bilan de ces tirs n’est disponible, rapporte radiookapi.net

Les militaires angolais ont dispersé plus d’une centaine des refoulés congolais d’Angola qui voulaient exprimer leur ras-le-bol face aux conditions dans lesquelles ils sont expulsés, notamment de la province angolaise de Cabinda. Ces militaires angolais se sont positionnés au niveau du marché Malongo au centre de Moanda. Ils ont commencé à tirer plusieurs coups de feu en l’air, a indiqué, lundi matin, un expulsé.
« Nous sommes environ 300 refoulés d’Angola regroupés depuis une semaine à Malongo, faute de résidence fixe à Moanda. Nous n’avions pas l’intention de nous en prendre aux intérêts angolais ici ni à leurs enfants qui étudient dans la cité comme certains le racontent. Mais ils [Ndlr : des soldats angolais] se sont mis à tirer au vu et au su des autorités locales. Nous n’avions eu la vie sauve que quand le général de la base militaire de Kitona est descendu sur le lieu ».

De son côté, l’administrateur du territoire de Moanda a tenu une réunion de conseil de sécurité avec les autorités locales ainsi que le ministre de l’Intérieur. Il a promis de fournir plus d’informations ultérieurement. Selon un rapport de la société civile de Moanda au cours de la semaine derrière, environ deux mille Congolais ont été expulsés de l’Angola par la frontière de Yema et de Beach dans le territoire de Muanda.

Un responsible de l’OIM (Organisation internationale de migration) indique que son organisation est consciente de cette situation. Il affirme en outre que l’OIM en collaboration avec différentes organisations internationales en partenariat avec le ministère congolais de l’Intérieur réfléchissent sur les mécanismes d’assistance aux refoulés dans les jours à venir. L’OIM reconnaît également les violations des droits de l’homme dans le processus de refoulement des Congolais de l’Angola. Il précise que l’Etat angolais ne respecte pas les règles internationales en matière d’expulsion Humanitaire.
Entre temps, le vice premier ministre en charge de la défense et sécurité, Mutombo Bakafua Nsenda s’est rendu dans la province de Bas-Congo où il séjourne depuis lundi. Il est de passage à Matadi en route pour Tshela à 200 kilomètres à l’Ouest de Matadi où il va s’enquérir de la situation des refoulés congolais de Cabinda.

Pour rappel, entre janvier et août 2009, plus de 15 000 expulsés congolais d’Angola sont retournés dans la province du Bas-Congo. Selon un rapport rendu public par un groupe de travail des agences des Nations Unies et des ONG basées dans la province du Bas-Congo, ces chiffres pourraient atteindre 50 mille à l’approche de la présidentielle angolaise de 2010.