Kinshasa : transports en commun, le gouvernement suspend contrôle d'assurances

Un Bus de transport en commun à Kinshasa

Un Bus de transport en commun à Kinshasa

Le gouvernement central a décidé de la suspension momentanée le bouclage des véhicules initié à Kinshasa par la Société nationale d’assurances (Sonas) et l’Hôtel de ville en vue du recouvrement forcé des vignettes automobiles et de police d’assurance. Cette décision a été rendue publique, vendredi soir sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, après le conseil des ministres, rapporte radiookapi.net

Le conseil des ministres présidé vendredi par le Premier ministre, Adolphe Muzito, a abordé plusieurs points. «s’agissant du malaise observé à Kinshasa aussi du bouclage décidé par l’Hôtel de ville et la Société nationale d’assurances pour procéder au payement forcé de vignettes automobiles et police d’assurances, le gouvernent a décidé de suspendre temporairement cette opération qui pourra reprendre au début de l’année prochaine», a déclaré M. Mende.

Le recouvrement forcé des assurances automobiles avait débuté, mardi à Kinshasa. Pour vérifier les certificats d’assurance des véhicules dans différents carrefours, la Société nationale d’assurances (Sonas) avait déployé ses agents appuyés par la police. Le contrôle des assurances, aux yeux des responsables de la Sonas, constitue une obligation reconnue par la loi.

Pour sa part, l’Association des chauffeurs du Congo (ACC) a dénoncé par-là une tracasserie de plus. «S’il faut fixer le prix de l’assurance ou des taxes dues au trésor public, il faut tenir compte de la situation sociale que traverse la population. 800 dollars par véhicule pour l’assurance, et bien, tout le monde, et les propriétaires et les chauffeurs, trouve que c’est exorbitant», a soutenu un membre de l’ACCO, Henry Lisumbu. Le prix fixé ne permet pas à la population (chauffeurs ou propriétaires) de s’acquitter librement de cette redevance qui, selon lui, dépasse de loin le revenu de la population. Pour M. Lisumbu, il faudrait que l’autorité puisse revoir à la baisse le prix de la police d’assurance. «Il faut qu’on facilite à la population de payer graduellement parce que là, la situation va dégénérer. Vous savez qu’ici tout le monde, pour manger, doit sortir et quand le transport se fait rare, c’est la population qui est pénalisée», a-t-il plaidé.

Conséquence de ce contrôle, le transport en commun, un secteur presqu’entièrement tenu par les privés, a été difficile dans les artères de la capitale ces derniers jours. Les propriétaires des véhicules non en règle ont tout simplement garé leurs engins. Les habitants des cités populeuses de l’Est de Kinshasa se confinent dans le vieux train urbain de l’Office national des transports (Onatra) pour joindre le centre ville. Mais, ce moyen ne suffit pas ; tout comme les deux sociétés publiques sont censées assurer le transport des Kinois: la Société de transport urbain du Congo, Stuc et la City train. Leurs charrois ne suffisent pas pour faire face à la demande de la mégalopole Kinshasa, peuplée de prés de 9. 000. 000 d’habitants et qui a besoin de déplacer par jour prés de 4. 000. 000 de personnes au minimum, selon les experts.