Katanga: des paysans traversent à pied les lits des rivières taries

La rivière Epulu dans la réserve de faune à Okapi, en Ituri 2005.

Sur près de cinquante lacs et rivières que comptait la province du Katanga il y a quelques années, huit ont tari. La population riveraine des Lacs Kyangalele et Upemba les traversent à pied d’une rive à une autre sans le moindre risque. Selon, Jean-Pierre Ndjibu, chercheur sur les questions de l’environnement et risques naturels, cette situation naturelle est due au déboisement et au changement climatique. 

«Ce phénomène [déboisement] entraîne la diminution des pluies. Et lorsqu’il ne pleut pas suffisamment, les cours d’eaux tarissent», explique-t-il.

Le changement climatique fait que les pluies sont devenues cycliques, depuis quelques années, dans certaines parties de la province du Katanga, affirme le chercheur.

A en croire les riverains du Lac Upemba qui se sont confiés au chercheur Jean-Pierre Ndjibu, tous les huit ans, il y a une forte pluie et après arrive la sécheresse. Et lorsqu’arrive la sécheresse, les habitants traversent à pied le lac d’une rive à une autre.

Le Lac Tshangalele qui, depuis plus de 50 ans, avait une superficie de 446 km2, ne comptait plus que 210 km2 en 2001. C’est donc 3,3 km2 de l’espace de ce lac qui se perd chaque année.

Pour lutter contre ce phénomène, Jean-Pierre Ndjibu appelle l’Etat à initier un projet de loi sur les ressources des eaux de la RD Congo.
Cette loi devait entre autres, valoriser l’eau comme bien économique et éviter sa surexploitation. Il recommande aussi la préservation et la protection des écosystèmes aquatiques. Il faudrait aussi, selon Jean-Pierre Ndjibu, harmoniser et réconcilier les besoins en eau des différents secteurs économiques et des activités humaines.

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