RDC : Corneille Nangaa promet une évaluation « sans complaisance » du processus électoral

Corneille Nangaa, président de la commission électorale nationale indépendante(Ceni) le 19/11/2015 à Kinshasa, lors de sa prestation de serment à la Cour constitutionnelle. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, promet une évaluation « sans complaisance » du processus électoral en République démocratique du Congo (RDC). Il a fait cette promesse jeudi 19 novembre, à l’occasion de la prestation de serment de nouveaux membres de la centrale électorale à la Cour constitutionnelle, à Kinshasa.

« Il est vrai que les attentes sont nombreuses. Il sera question pour la Ceni de procéder d’abord à une évaluation sans complaisance du processus électoral. Ensuite, nous mettrons l’accent sur les consultations des partis prenantes. Enfin, nous allons sortir des orientations qui seront dégagées pour l'organisation des élections paisibles, transparentes et crédibles », affirme Corneille Nangaa.

En dehors du nouveau président de la Ceni, d’autres membres du bureau ont également prêté serment le même jour. Il s’agit du vice-président Norbert Basengezi et du questeur Pierrette Mwenze.

Les attentes de la classe politique

Après la prestation de serment des membres du bureau de la Ceni recomposée, la classe politique congolaise est divisée sur les priorités de cette institution d'appui à la démocratie.

L’opposition et quelques organisations de la société civile exigent la publication immédiate du calendrier électoral réaménagé, qui priorise les élections présidentielle et législatives.

« Cette priorité doit s’exercer dans le respect des délais constitutionnels. L’autre priorité, c’est l’enrôlement des électeurs », indique le président de l’Envol, Delly Sessanga.

La communauté internationale rejoint quelque peu la position de l'opposition.

Jean-Michel Dumond, l’ambassadeur de l’Union européenne, estime que la première priorité est la publication du calendrier réaliste.

« Les priorités sont claires : la publication du calendrier le plus vite possible pour les élections présidentielle et législatives, et la question du budget [la communauté internationale pense que le budget d’un milliard de dollar américain, pour organiser les élections, présenté par la Ceni n’est pas réaliste] », souligne le diplomate européen.

Selon lui, il y a encore du temps jusqu’en novembre 2016 pour préparer notamment  les élections présidentielle et législative dans la transparence.​

De son côté, la Majorité présidentielle (MP) appelle plutôt les Congolais à laisser le temps à la Ceni de concevoir un plan réaliste.

« Ce n’est pas parce que les gens veulent qu’on organise les élections qu’il faut y aller dans la précipitation et faire l’objet des critiques demain », déclare le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku.

Il reconnait l’échéance constitutionnelle à respecter mais pense que « les Congolais ne doivent pas être figés sur des dates ».

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