Les élèves chantent mal l’hymne national, les enseignants se sentent coupables

Séance de répétition de l'hymne national de la RDC, le debout congolais, en swahili au séminaire de Wangaza au Katanga (Juin 2012) Ph. François-Xavier Mybe

Les élèves de certaines écoles de Lubumbashi et Mitwaba dans le Haut-Katanga chantent mal le « Débout Congolais », l’hymne national de la RDC. Certains écoliers ne savent pas prononcer les mots de l’hymne, d’autres arrivent à peine à les édicter, tandis que d’autres encore ouvrent leurs bouches pour énoncer des phrases à peine intelligibles. Une situation qui choque un enseignant de la capitale cuprifère. Il se condamne et pense que la responsabilité incombe aux instituteurs.

Chaque lundi, toutes les écoles rassemblent les élèves pour chanter l’hymne national, conformément à l’instruction du ministère de l’Enseignement primaire, en partenariat avec celui de l’Education à la nouvelle citoyenneté. Ces deux ministères ont introduit dans les écoles le «Salut au drapeau»  depuis le début de cette année scolaire.

Dans certaines écoles de Lubumbashi, ce sont les tous petits de première et deuxième année primaire qui l’entonnent.

La répétition est correction : « Debout Congolais, unis par le sort, unis dans l'effort pour l'indépendance. Dressons nos fronts, longtemps courbés. Et pour de bon prenons le plus bel élan… »
Non loin de Lubumbashi, au village Kyubo à plus de 200 kilomètres vers Mitwaba, les élèves de l’école primaire Dimukay procèdent au même exercice.

Mais l’hymne est totalement déformé : « Débout Congolais, uni par le son, uni dans le son pour l’indépendance (…)  Messons [dressons] nos fronts, notrant [longtemps] courbés, que [et] pour le bon, ce nom [prenons le]plus bel élan. »

De son côté, l’enseignant de l’école primaire Imara à Lubumbashi, Joseph Marie Khiumet se dit choqué de cette mauvaise interprétation de l’hymne national.

« Jusqu’à preuve du contraire, ce que nous avons entendu là, ce n’est pas l’hymne national. Je me condamne parce que ces enfants sont à l’école, il y a un enseignant comme moi. Ne faudrait-t-il pas traduire l’hymne national dans la langue vernaculaire et expliquer le contenu ? » s’interroge-t-il.​

Vous pouvez écouter l'intégralité du reportage rélaisé par notre reproter.

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